L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle participe de l’émancipation des jeunes et est un "droit de l'enfant", selon le CESE

En France, l’éducation à la sexualité est obligatoire à l’école depuis 2001, ce qui est loin d'être respecté. Les pouvoirs publics, à travers un avis du CESE publié mercredi, veulent pousser les enseignants à la respecter tout en l'englobant dans une éducation aux relations affectives en général.
Article rédigé par franceinfo - Emma Strack
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Pour le CESE, il s’agit donc de parler de connaissance de son corps, mais aussi d’estime de soi, de relation avec les autres ou encore de sexisme. Illustration. (FRAZAO STUDIO LATINO / E+)

D’après un sondage publié en 2024, un Français sur six estime que c’est aux parents d’aborder le sujet de la sexualité, avec les enfants. Théoriquement, l’école aussi a un rôle à jouer : de la primaire au lycée, trois séances annuelles sont au programme de chaque niveau. Mais dans les faits, moins de 15% des élèves bénéficient de cet enseignement, d’après le Conseil économique, social et environnemental (CESE).

Avec les trop rares campagnes d’information et nos difficultés à en parler à la maison, on assiste à une baisse alarmante de l’utilisation du préservatif chez les adolescents, couplé à un risque plus élevé d’infections sexuellement transmissibles et de grossesses non désirées. C’est ce que note un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Parler d'estime de soi, de relations avec les autres ou encore de sexisme

Pour y remédier, le CESE vient de rendre un avis, mercredi 11 septembre. Concernant l’école, il propose la mise en place d’un plan de formation à "l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle" pour les enseignants. Aujourd’hui, cette formation unique n’existe pas et le CESE veut sanctionner ce manquement, qu’il considère comme une entrave au droit de l’enfant.

Il s’agit d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, pas uniquement d’éducation sexuelle, comme on le résume souvent. Il s’agit donc de parler de connaissance de son corps, mais aussi d’estime de soi, de relation avec les autres ou encore de sexisme.

En attendant une éventuelle amélioration de cet enseignement, à la maison comme ailleurs, il y a un sujet particulièrement préoccupant : l’accès massif et précoce à la pornographie. Et comme on ne sait jamais à quel moment l’enfant va y être confronté - souvent avant 10 ans, mieux vaut anticiper en lui expliquant que ce genre de contenu existe, qu’il va peut-être tomber dessus, que cela peut être angoissant et surtout, que ça ne reflète pas la réalité.

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