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Ça nous marque. Shell : "Nous avons l’ambition d’être l’un des plus grands électriciens du monde"

Le président de Shell France, Vincent Baril, est l'invité d'Olivier de Lagarde. Une société créée à Londres en 1833 qui, à l'origine, faisait du commerce de bibelots, dont des coquillages, avant de s'intéresser au commerce du pétrole dès 1880.

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Shell est en pleine restructuration à l'heure du réchauffement climatique. Son ambition : devenir l'un des plus grands électriciens du monde grâce aux énergies renouvelables.  (CORBIS VIA GETTY IMAGES)

Shell, c'est le géant mondial du pétrole et du gaz, 305 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 80 000 salariés dans plus de 70 pays.

Du commerce de coquillages à celui du pétrole

Le nom ("coquillage" en anglais) et le logo de Shell sont étroitement liés aux origines de la compagnie Shell Transport and Trading Company, fondée à Londres en 1833 par Marcus Samuel. C’est au départ une société d'import-export qui assurait le commerce de bibelots, dont des coquillages orientaux, destinés à fabriquer de petites boîtes décoratives, en vogue à l’époque victorienne.

Dès la fin des années 1880, cette entreprise va s'intéresser au commerce du pétrole, qu'elle vend en Extrême-Orient. En 1890, la société fait construire le premier bateau pétrolier au monde qui livre, dès 1892, près de 4 000 tonnes de fuel, du Caucase russe à Singapour et Bangkok, en étant autorisée à passer par le Canal de Suez, ce qui permet de réduire considérablement les coûts d'exportation de ce pétrole. Une flotte de huit pétroliers en tout est commandée.  

À la même époque, aux Pays-Bas, la Royal Dutch Petroleum Company est fondée à La Haye, en 1890, par August Kessler, pour exploiter une concession d'exploration pétrolière à Sumatra dans les Indes néerlandaises. En 1907, pour lutter contre leur concurrent commun américain - la Standard Oil de Rockefeller - les deux entreprises décident de fusionner leurs activités pour former le groupe  Royal Dutch / Shell, dont le nom commercial est Shell.

Le succès de Shell va être concomitant de l’avènement de l’ère de la voiture. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Shell fait partie de ce que l’on appelle "Les sept sœurs". Sept multinationales qui se partagent l’exploration et le marché du pétrole mondial.   

"Nous aurons toujours besoin de pétrole"

Aujourd’hui, alors que le réchauffement climatique suscite une prise de conscience mondiale, le président de Shell France précise que la compagnie est en plein accord avec les accords de Paris : "Il faut effectivement limiter le réchauffement climatique à moins de deux degrés et il faut agir vite. Donc, le pétrole ne représente plus que moins de 50% du chiffre d'affaires du groupe, souligne Vincent Baril, parce qu'on fait du gaz. C'est une énergie de transition qui émet beaucoup moins de CO2.

Actuellement, nous investissons environ 2 milliards de dollars par an, dans les énergies renouvelables, dans le monde. Nous investirons 4 milliards dans la prochaine décennie. 

Depuis toujours Shell s'est employé à innover, mais dans nos scénarios, nous voyons que le pétrole, en décroissance, ne va pas forcément s'arrêter à zéro. Car beaucoup de pays en ont encore besoin. Du pétrole, il y en aura toujours dans les sols," souligne Vincent Baril. 

Shell dans 50 ans ? 

"On sera très majoritairement dans les énergies renouvelables, précise Vincent Baril, très majoritairement dans l'électricité. Nous avons l'ambition d'être l'un des plus grands électriciens du monde, et cette électricité sera majoritairement produite par des énergies renouvelables".  

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