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"En 2100, on pourra encore skier sur Val-d’Isère, mais pas dans les mêmes conditions", Christophe Lavaut, directeur général de Val-d'Isère tourisme

Christophe Lavaut, directeur général de Val-d’Isère tourisme est l'invité de "Ça nous marque".

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La station de ski de Val-d'Isère enTarentaise dans les Alpes. (Illustration) (GREGORY_DUBUS / E+ / GETTY IMAGES)

Alors que la saison des sports d’hiver débute, Christophe Lavaut, directeur général de Val-d’Isère tourisme, est l’invité d’Olivier de Lagarde. La station de ski est parmi les plus réputées pour ces 300 km de pistes.

La découverte de "l’or blanc"

L’histoire du ski à  Val-d’Isère commence en 1929, avec Jacques Mouflier. Cet industriel spécialisé dans le contreplaqué découvre le village en 1929, en tombe amoureux, et va contribuer à en faire une des premières stations de ski de l'Hexagone.

A cette époque, le sport pratiqué par les locaux s’apparente plus à de la randonnée, du ski de fond. Le ski alpin ne fera son apparition qu’une décennie plus tard avec le développement des remontées mécaniques. Dans l’après-guerre, la promotion du ski va être assurée par de nombreux champions français, et en en particulier par Jean-Claude Killy. Lorsque l’enfant du pays gagne trois médailles d’or aux JO de Grenoble en 1968, il est l’un des français les plus célèbres avec... le général de Gaulle ! 

"Dans les années 60, explique Christophe Lavaut,  le sport numéro un pour les français n’est pas le football, c’est le ski", et Jean Claude Killy est le roi ! Il devient une marque à part entière, et va donner son nom au domaine skiable de Tignes-Val d’Isère.

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Val-d’Isère va se développer à partir des années 60, et ne cessera de monter en gamme. Christophe Lavaut ne veut pas l’admettre, mais skier dans sa station est devenu un luxe inabordable pour les classes moyennes françaises. "Ce n’est pas tout à fait exact, conteste-t-il. Nous avons tout une offre d’hébergements sur la station qui s’adresse à différents types de clientèle. C’est un sport qui a un certain prix, mais qui reste moins élevé que chez nos voisins européens", affirme-t-il.  

Une station qui parle anglais

Quand il s’agit de se demander si aujourd’hui la station Val-d’Isère est plutôt privilégiée par les étrangers, Christophe Lavaut parle d’une diversification accidentelle de la clientèle, tout en précisant que "leurs efforts marketing et promotion ciblent autant, voire plus, le public français qu’international".

Et pourtant les français ne représentent que 38% du public de Val-d’Isère. Le directeur ajoute même :  "les français sont notre deuxième clientèle derrière les britanniques. Les scandinaves arrivent en troisième position."

Le ski, blanc comme neige pour la nature ?

Critiqué pour sa consommation d’eau et d’énergie, le ski est considéré comme un sport peu écologique. À cela, Christophe Lavaut répond que son activité "souffre plus d’une image galvaudée que ce que représente la réalité de l’impact des stations de ski sur la montagne". Il cite essentiellement le transport et l’hébergement comme source émettrice de carbone, alors que les remontées mécaniques représentent moins de 3% des émissions liées à l’activité de la station.

"On n’est pas pire, on n’est pas meilleur, on est au même niveau que tout autre destination touristique". Il attribue l’image négative dont souffre Val-d’Isère, et son activité sur le plan écologique, à la tangibilité de l’effet climatique sur les paysages de montage ; "sur les glaciers, ça se voit quand la neige fond, et si elle fond, ce n’est pas forcément à cause de notre activité, nous sommes les premières victimes du réchauffement climatique".  

L’avenir du ski : une piste noire ?

"Il y a beaucoup de prospectives qui nous sont faites, ce que l’on va pouvoir observer est une réduction du manteau neigeux, à l’horizon 2100". Les conséquences seront différentes en fonction des stations, ajoute Christophe Lavaut : "celles de haute altitude seront moins impactées que celle de moyenne montagne".

Le directeur général souligne qu’on pourra toujours skier à Val-d’Isère d’ici la fin du siècle, "peut-être pas dans les même conditions, admet-il. Il va y avoir un décalage où les stations de haute altitude vont peut-être se retrouver dans des niveaux d’enneigement d’altitude moins élevés."   

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