Titi et Grosminet

C'est Tex avery qui donne le premier coup de crayon à l'oiseau qui n'a pas encore la tête de Titi

Comme il quitte la Warner, le film est fini par le plus fou des réalisateurs du studio, Bob Clampett.

Lui est le roi de l'élastique. c'est celui qui étire le plus les personnages : les écrase, les fait rebondir, explore les limites de l’animation dans les expressions faciales, les poses extrèmes - on lui doit le dessin animé le plus fou de Bugs Bunny où le lapin fait les grimaces durant 30 secondes.

Dès sa première apparition, Bob Clampett fait de Titi un petit oiseau tout chétif, à l'air innocent, avec un petit défaut de prononciation lorsqu'il déclare "  Ze croit bien zavoir vu zu un grosminet " , qui semble facile à attraper - mais un bébé agressif, diablement malin, sauvage et violent face aux attaques des chats : il se sert de batons de  dynamite, de fronde, d’enclume, de batte de base ball, de maillet pour exploser la tête des deux chats qui le cherchent, et pour protéger son nid douillet.

Avec ses beaux yeux bleus, le canari conquiert aussi le public féminin.

Quant à Sylvestre, on le doit à un autre animateur de la Warner : ce chat en costard, qui a un défaut de prononciation avancé et parle en fait quasiment comme Daffy Duck en plus lent, a été créé par Isidore Freleng, un autre vétéran du studio qui plus tard créera la Panthère rose.

Dès sa première apparition, le dessinateur le conçoit à l’image d’un clown

Avec un nez rouge, et place son entrejambe très bas lorsqu’il se tient debout, comme s'il portait un pantalon trop large et peut à peine bouger.

Et puis viendra l'idée de réunir Titi et Grosminet. Isidore Freleng est à la réalisation : il adoucit l'oiseau, grossit sa tete, réduit ses pieds. Le film raflera l’oscar du court métrage d’animation l’année suivante à la barbe de Tom et Jerry. Les deux séries vont se faire concurrence dans l'extrème.