C’est une chanson qui nous ressemble. Indila : quand la musique urbaine rhabille la tour Eiffel

Indila avec "Dernière danse" ou PNL avec "Au DD" réactualisent l’imagerie du monument le plus célèbre du monde dans des vidéos à grand spectacle mettant en scène la tour Eiffel. Une manière de s’insérer dans une longue tradition des cultures populaires, mais très payante en termes d’audience.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
La chanteuse Indila, en juin 2014. (Jean-Nicholas Guillo / MAXPPP)

En partenariat avec l’exposition C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, ces chroniques reviennent en détail sur chacune des histoires qui y sont présentées.

On n'y peut rien, mais Dernière danse d'Indila est pour des millions de gens une chanson autant qu'un film. Certes, les prodiges de la pop américaine, coréenne ou latino en ont produit auparavant, mais dans les musiques populaires de langue française, c'est le premier clip à avoir cumulé un milliard de vues sur YouTube. Ce score symbolique a été atteint en mai 2023, quelques mois avant qu'en novembre, puis en décembre, deux autres chansons francophones atteignent ce cap symbolique : Papaouté par Stromae et Ego par Willy William. Ce sont les trois premiers milliards français sur YouTube. Et Indila a mis 10 ans à parvenir au milliard avec des images à la fois romantiques et contemporaines de Paris, parce que la chanteuse est l'héroïne de cette vidéo, presque à égalité avec son extraordinaire décor urbain.

Longtemps avant la naissance d'Indila, une autre jeune femme arpente Paris à l'écran en suivant la trace de quelqu'un. C'est Danièle Delorme, à qui France Roche, entre autres, donne la réplique dans Sans laisser d'adresse, le film de Jean-Paul Le Chanois en 1951. Mais si le clip de Dernière danse a tant de succès à travers le monde, c'est aussi parce qu'on y croise un personnage familier de tout imaginaire parisien : la Tour Eiffel. Entre 1930 et 2023, Perchicot, Mistinguett, Charles Trenet, Jacques Dutronc, Marc Lavoine, Madame Monsieur, et toujours la Tour Eiffel. Tantôt phare orgueilleux de la capitale, tantôt silhouette inquiétante, tantôt splendeur rassurante, comme dans les rances d'Indila, dans Dernière Danse, récits cinématographiques parallèles aux émotions de sa chanson. Et elle n'est d'ailleurs pas la seule chanson du XXIe siècle à renouveler l'imagerie de cette vieille Tour Eiffel.

 

Dans cet épisode de C’est une chanson qui nous ressemble, vous entendez des extraits de :

Indila, Dernière danse, 2013

Willy William, Ego, 2015

Stromae, Papaoutai, 2013

Indila, Dernière danse, 2013

Danièle Delorme, France Roche, Michel Piccoli, Bernard Blier dans Sans laisser d'adresse, de Jean-Paul Le Chanois, 1951

Perchicot, Quand on revoit la Tour Eiffel, 1930

Mistinguett, La Tour Eiffel est toujours là, 1942

Charles Trenet, Rendez-vous sur la Tour Eiffel, 1949

Jacques Dutronc, Il est cinq heures, Paris s"éveille, 1968

Marc Lavoine, Paris, 1991

Madame Monsieur, Tour Eiffel, 2023

PNL, Au DD, 2019

Indila, Dernière danse, 2013

 

Vous pouvez aussi prolonger cette chronique avec le livre C’est une chanson qui nous ressemble aux éditions du Patrimoine.

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