C’est une chanson qui nous ressemble. "L’Internationale", chant des opprimés et chant des bourreaux
En partenariat avec l’exposition C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, ces chroniques reviennent en détail sur chacune des histoires qui y sont présentées.
On voudrait ne connaître de L'Internationale que la version, avec le violon printanier de Stéphane Grappelli, avec l'accordéon de Marcel Azzola, une mélodie qui nous dirait la promesse d'un monde fraternel et radieux, comme dans l'atmosphère heureuse du film Milou en mai de Louis Malle en 1990, pour lequel elle a été enregistrée. On voudrait peut-être moins se souvenir de versions comme celle des cœurs de l'Armée rouge, façade à grands spectacles et glamour en uniforme, l'un des régimes les plus brutalement criminels de l'histoire.
Ce titre L'Internationale est à jamais associé à l'idéologie qui a semé le XXe, et même le XXIe siècle, d'un ensemble de tragédies qui pourraient avoir fait plus de morts que les deux guerres mondiales réunies : les crimes de masse du régime soviétique, l'extermination du tiers de la population cambodgienne par les Khmers Rouges, les soubresauts effroyables de l'histoire de la Chine populaire, l'oppression des peuples de l'Europe de l'Est derrière le rideau de fer. Et toujours, les bourreaux chantent L'Internationale.
Dans cet épisode de C’est une chanson qui nous ressemble, vous entendez des extraits de :
Stéphane Grappelli (BOF Milou en mai de Louis Malle), L'Internationale, 1989
Chœurs de l'Armée rouge, L'Internationale, 1973
Bernard Demigny et la Chorale Populaire de Paris, L'Internationale, 1974
Henri Weber, L'Internationale, 1899
Liu Huan, L'Internationale, 2016
Summer Momoko et Tia Ray, L'Internationale, 2016
Chanson Plus Bifluorée, L'Internationale, 1991
Stéphane Grappelli (BOF Milou en mai de Louis Malle), L'Internationale, 1989
Vous pouvez aussi prolonger cette chronique avec le livre C’est une chanson qui nous ressemble aux éditions du Patrimoine.
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