Dans la chanson, quelle mémoire de la violence dans l'outre-mer ?
On ne demande pas aux chanteurs des analyses d’une finesse universitaire. Mais ils portent souvent une parole qui simplifie tellement le réel que l’on touche au mythe. Ainsi, en 1988, Renaud publie Triviale poursuite, chanson à l’emporte-pièce évoquant Eloi Machoro, leader indépendantiste kanak tué par un tireur d’élite de la gendarmerie – et cette chanson, prônant ouvertement l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, sort quelques semaines avant la signature des accords de Matignon qui mettent fin à plusieurs années de troubles meurtriers.
Dans le contexte de la flambée de violence qui saisit la Nouvelle-Calédonie après le vote à Paris de la loi sur le dégel du corps électoral, réécouter cette chanson ne manque pas d’ironie – une autre vision simple énoncée à 23 heures de vol de la réalité. C’est sûr qu’un peu de finesse ne ferait pas de mal quand on évoque la Nouvelle-Calédonie.
Dans le premier épisode de Ces chansons qui font l’actu ce week-end, vous entendez des extraits de :
Renaud, Triviale Poursuite, 1988
Raft, Yaka dansé, 1987
Raphaël Zachille, Bel chien en moin, 1967
Tino Saint Val, Réconciliation, 1967
Kassav', Pa ni pwoblem, 1995
Kolo Barst, Févryé 74, 2008
Ti Malo, Man blow, 2014
Jean-Philippe Marthély, Si sa rivé, 1964 (enregistrement de 1996)
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Et vous pouvez aussi retrouver sur ce lien le podcast Derrière nos voix, avec les secrets d'écriture et de composition de huit artistes majeurs de la scène française, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Bénabar, Dominique A, Carla Bruni, Emily Loizeau, Juliette et Gaëtan Roussel.
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