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L'Ukraine sous les bombes, après Dresde, Londres ou Brest

Ce que vivent les Ukrainiens sous les bombardements russes rappelle ce qu'ont connu Allemands, Français ou Britanniques pendant les énormes raids aériens de la Seconde Guerre mondiale. 

Article rédigé par franceinfo, Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La nuit du 13 au 14 février 1945, les forces aériennes britanniques de la RAF bombardent la ville de Dresde en Allemagne. La "tempête de feu" qui a dévasté la ville allemande est devenue la "honte" des Alliés. Il a fallu des années pour réparer les dégâts. (Illustration) (BRITISH OFFICIAL PHOTOGRAPH / EFE VIA MAXPPP)

"Les maisons ne doivent pas brûler / Vous ne devriez pas connaître les bombardiers / La nuit devrait être pour dormir / La vie ne devrait pas être une punition / Les mères ne devraient pas pleurer" : le chanteur allemand Theo Bleckmann chante Das Bitten der Kinder, texte de Bertolt Brecht sur une musique de Paul Dessau, écrit à propos du bombardement de Dresde en février 1945 – la destruction à peu près totale d’une ville allemande qui ne présentait aucun intérêt militaire particulier. Et c’est devenu le symbole – un symbole embarrassant pour les Alliés – de l’horreur des attaques contre les populations civiles depuis le ciel.

Et, aujourd’hui , alors que les opinions européennes sont scandalisées par la violence des bombardements russes sur l’Ukraine, on réécoute avec gravité cette composition finalement plutôt rare. Car, curieusement, les musiques populaires portent témoignage de l’horreur des bombardements – mais finalement assez peu par rapport à l’atrocité de l’expérience vécue par des millions d’Européens, les uns sous les bombes allemandes, les autres sous les bombes alliées – et dans certains pays comme la France, sous les bombes des nazis, puis sous les bombes des libérateurs.

Le 1er mars 1946, des habitants de Dresde en Allemagne travaillent à la reconstruction de leur ville après le bombardement intensif des forces aériennes britanniques de la RAF, un an plus tôt, dans la nuit du 13 au 14 février 1945 qui a dévasté la ville. (FRED RAMAGE / HULTON ARCHIVE / GETTY IMAGES)

Dans le premier épisode de Ces chansons qui font l’actu ce week-end, vous entendez des extraits de :

Theo Bleckmann & the Westerlies, Das Bitten der Kinder de Bertold Brecht et Paul Dessau, 2021

Wee Phillie, Ten German Bombers, enregistrement de 2010

Supporters de Chelsea dans une rue de Munich, Ten German Bombers, 2012

Les Frères Jacques, Barbara, 1950

Orelsan, Dans ma ville on traîne, 2007

Les Wriggles, Désolé mémé, 2007

Orchestral Manœuvres in the Dark, Enola Gay, 1980 



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Souvenez-vous : pendant l'été 2019, La Playlist de Françoise Hardy a été une traversée du bagage musical d'une autrice, compositrice et interprète considérée comme l'arbitre des élégances de la pop en France.

En juillet et août 2017, nous avions passé Un été en Souchon, pendant lequel Alain Souchon nous a guidés dans une promenade savoureuse dans toute une vie d’amour de la chanson.

Tout l’été 2016, en compagnie de Vincent Delerm, nous avons baguenaudé dans La Playlist amoureuse de la chansonexploration buissonnière du patrimoine populaire. Vous pouvez également prolonger les gourmandises de cette chronique d’été avec le Dictionnaire amoureux de la chanson françaisecoédité par Plon et franceinfo. 

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