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Chroniques du ciel. Le défi du déstockage des avions pour la reprise du trafic aérien

Avec la reprise du trafic aérien cet été, c'est un défi inédit pour les compagnies aériennes et les avionneurs : la remise en service de milliers d'appareils stockés parfois depuis le début de la crise et qu'il faut sortir d'hibernation rapidement et surtout, en toute sécurité.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le trafic a repris aussi vite qu'il s'était arrêté en cette période de vacances. Mais les avions, après des mois d'immobilisation, ne peuvent pas redémarrer sans de sérieux contrôles et essais. (Illustration) (ALEXANDRE MARCHI /NCY / MAXPPP)

Au pire de la crise sanitaire, plus de 16 000 avions se sont retrouvés cloués au sol, soit plus de la moitié de la flotte mondiale. Avec la reprise du trafic aérien, compagnies aériennes et constructeurs sont aujourd’hui confrontés à un défi d’un nouveau genre, un défi de taille : la remise en service de milliers d’appareils stockés pour certains depuis le début de la pandémie, il y a plus d’un an.  

Environ 70% de la flotte mondiale a déjà repris du service

Le problème, c’est que cette reprise du trafic aérien semble aussi rapide, que l’arrêt des vols. Depuis quelques semaines, les équipes de maintenance des compagnies et des constructeurs sont mobilisées 7 jours sur 7 et quasiment 24 heures sur 24.  En moyenne, il faut compter entre 200 et 300 heures pour "réveiller" un appareil de la famille A320, en commençant par une inspection visuelle avec des micro-caméras pour les parties les plus inaccessibles ou même des drones pour les zones en hauteur.  

Et il y a parfois des surprises. D’ordinaire, les avions sont stockés dans des environnements bien contrôlés, stables et secs comme les déserts aux États-Unis ou dans les pays du Golfe. Mais pendant cette crise, de nombreux appareils se sont retrouvés dans des endroits très divers et peu adaptés. D’où ces découvertes inhabituelles dans certains avions comme des nids de rongeurs, d'oiseaux ou d'insectes susceptibles d'endommager le réseau électrique, de bloquer des pièces mobiles ou d'obstruer certains équipements, comme les sondes Pitot.  

Un livret de santé pour chaque avion

Viennent ensuite les réparations ou remplacements de pièces défectueuses, le branchement des batteries qui avaient été déconnectées, le nettoyage des surfaces intérieures et extérieures. Les avions modernes s’auto-diagnostiquent en grande partie grâce à un ordinateur situé dans le cockpit, le CFDS, acronyme en anglais du "Système  d’affichage centralisé des défauts". C’est en quelque sorte, le livret de santé de l’avion qui permet un gain de temps considérable dans la recherche des pannes. Avant de transporter des passagers, les avions immobilisés durant un certain temps doivent effectuer un vol de contrôle à vide.

Quant au maintien de compétences des pilotes, il a pu être assuré durant la crise grâce à des séances au simulateur de vol ou sur les rares liaisons assurées par les compagnies. Rappelons que la réglementation européenne impose d'avoir effectué au moins trois décollages et atterrissages sur une période de 90 jours.

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