Le coavionnage s’installe en France
Ces sites se nomment Wingly Coavmi ou Wingshare. Ils entendent démocratiser le co-avionnage en France, avec un système d’évaluation, qui permet à la fin de chaque vol de noter, le pilote mais aussi le passager.
On trouve ainsi, sur ces sites, une trentaine d’offres comme par exemple, une balade d’une heure en région parisienne pour une cinquantaine d’euros par personne, un voyage à Belle-Ile au départ de Chavenay dans les Yvelines pour 100 euros ou Lyon-Marseille pour 80 euros. C’est séduisant.
Oui mais sous conditions. La réglementation française interdit de faire du transport public, de faire payer un passager, sauf à disposer d’un CTA, un Certificat de Transport Aérien comme une compagnie aérienne.
Un pilote privé ne peut réclamer de l’argent à son passager. Il peut simplement demander une participation aux frais, au prorata du coût du vol et du nombre de passagers. Mais pas question de réaliser le moindre bénéfice.
Or sur ces sites, il n’est pas clairement établi ce que vaut réellement le prix d’une heure de DR400 ou de SR22, deux avions légers très différents, utilisés en aéroclub ou par des privés. Le pilote impose son prix.
Les sites de "co-avionnage" interdits aux Etats-Unis
L’an dernier, l’Aviation Civile Américaine a interdit ce genre de site. La FAA a considéré qu’à partir du moment où un pilote utilisait un site de «co-avionnage » pour trouver des passagers cela s’apparentait à de la publicité et donc une prestation commerciale, d’autant que ces sites prennent une commission sur chaque vol.
A tout moment, le pilote peut décider d’annuler son vol s’il estime que la météo n’est pas bonne ou tout autre raison, sans que le passager ait à redire. N’oublions pas que l’aviation légère en vol à vue est un moyen rapide de se déplacer pour gens non pressés.
Peut-on se retourner en cas d'accident ?
Là où c’est beaucoup plus flou, c’est en cas de problème. Qu’arriverait-il en cas d’accident ? Appliquerait-on la convention de Montréal comme pour une compagnie aérienne ? Certainement pas. Une simple assurance en responsabilité civile suffit-elle ? Vers qui les ayants droits pourraient-ils se retourner en cas d’erreur du pilote ?
Autant de questions aujourd’hui en suspens sur lesquelles devra vite se pencher l’aviation civile française, et l’EASA l’agence européenne.
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