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Cinéma week-end. "Séjour dans les monts Fuchun", naissance d'un cinéaste

Le premier film du Chinois Gu Xiaogang est une fresque familiale très réussie sur un pays un pleine mutation.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Séjour dans les monts Fuchun" de Gu Xiaogang (ARP)

Nous sommes à Fuyang, au sud-ouest de Shangaï, dans une province emblématique du boom économique chinois. Au pied des monts Fuchun, coule un fleuve, éternel, symbole récurent dans le film, d'un passé, d'une  culture, qui tentent de résister. C'est là que vit une grande famille, trois générations très liées entre elles, dépendantes aussi, durant deux heures et demi, on suit leur quotidien, dans une ville en plein chantier, où le rapport à l'argent est omniprésent.

Je ne porte pas un regard critique, j'essaie d'avoir une certaine distance par rapport à ce conflit de générations

Gu Xiaogang

Avec des acteurs non professionnels, des relations complexes entre parents et enfants, des plans séquences éblouissants, Gu Xiaogang dessine le portrait d'une communauté tiraillée entre le confort d'une vie moderne encore fragile, épuisante et une quête de sens à cette existence nouvelle. D'abord frappés par la cupidité des personnages, on entre dans leur intimité, leur problématique et c'est un instantané très instructif de la Chine actuelle qui est donné à voir. Il est autant question d'argent que de spiritualité et dans un souffle romanesque très maîtrisé, Gu Xiaogang se garde bien de juger ses personnages.    

Le miracle du saint inconnu, de Alaa Eddine Aljem.  

Et là encore, il s'agit d'un premier film, du marocain Alaa Eddine Aljem, qui lui opte pour le conte contemporain, mâtiné d'ambiance western. En fuite dans le désert, Amine, une petit voyou, planque son magot au sommet d'une colline pelée, se fait rattraper par la police. Sorti de prison, il retourne chercher son argent mais découvre ébahi, un mausolée, honorant un saint inconnu.  

J’observe une micro-société qui est l'écho d'un Maroc en mutation

Alaa Eddine Aljem

Dans ce coin paumé du Maroc, Amine va tout faire pour récupérer son argent, mais le mausolée est bien gardé. Au rythme lent des villageois, Alaa Eddine Aljem déploie son récit comique, entre croyances populaires et attentes d'une modernité qui arrive au pas lent de la construction d'une route. On croise un coiffeur arracheur de dents, un fier gardien du mausolée, un médecin perdu dans ce désert, des femmes qui bricolent leur bigoterie et le réalisateur s'amuse à parler de son pays par tous ces détours.      

Cunningham est un documentaire sur l'un des plus grands chorégraphes du XXème siècle.  

Alla Kovgan retrace, en 3D, le parcours de celui qui a révolutionné la danse dès l'après-guerre, à New York, puis dans le monde entier. Merce Cunningham aidé de ses complices le musicien John Cage et le plasticien Robert Rauschenberg, a inspiré des générations de danseurs et chorégraphes contemporains, en débarrassant son art de toute narration, disant que le seul but de la danse était la danse elle-même. Entre images d'archives, témoignages d'époque et reconstitutions d'extraits de spectacles dans des décors urbains, on est au cœur de la pensée de cet homme habité, qui était aussi un immense danseur, jusqu'à sa mort à 90 ans, en 2009.              

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