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Festival de Cannes 2022 : tendances et bilan avant la cérémonie de clôture ce soir

Avant la cérémonie de clôture ce soir, samedi 28 mai, et le palmarès de la 75e édition du Festival de Cannes, c'est le moment de faire un bilan de cette quinzaine. Tendances, coups de coeur, déceptions et pronostics par Matteu Maestracci, envoyé spécial de franceinfo à Cannes. 

Article rédigé par Matteu Maestracci
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La Palme d'Or pour quel film ce soir samedi 28 mai lors de la cérémonie de clôture du 75è Festival de Cannes...  (PIERRE ALBOUY / AFP)

Avec pas loin de 110 films projetés, toutes sélections confondues, dont 21 longs-métrages en compétition, cette édition 2022 du Festival de Cannes aura encore été prolifique. Et comme d'habitude, le mélange aura été particulièrement éclectique, chacun pouvant trouver son bonheur selon ses goûts.


Un mot justement des sélections parallèles, difficile évidemment de tout citer, mais on peut mentionner par exemple Rodéo de la jeune française Lola Quivoron qui a plutôt eu bonne presse, Nos Frangins de Rachid Bouchareb sur Malik Oussekine, Revoir Paris d'Alice Winocour sur une difficile reconstruction après un attentat, ou encore le documentaire Riposte féministe de Simon Depardon et Marie Perennès à la rencontre des colleuses d'affiches sur les féminicides.

Le rituel traditionnel vient d’avoir lieu le dimanche 16 mai à Cannes. L’affiche du 75e Festival de Cannes, dont l’image est extraite du film "Truman Show", a été hissée et fixée sur le frontispice du Palais. Mais qui emportera la Palme d'Or ce samedi soir 28 mai ?  (PATRICE LAPOIRIE / MAXPPP)

La compétition 2022

Zoom à présent sur la compétition, d'une qualité globalement moins élevée qu'en 2021, avec des films de grands réalisateurs qui ont certes plutôt séduit la presse mais restent un peu décevants à leur niveau, comme ceux des Frères Dardenne, de James Gray ou de David Cronenberg. Ce dernier aura peut-être un prix ce soir pour Les Crimes du Futur, même pourquoi pas une Palme d'Or. En tous cas il se souvient de la controverse de 1996, quand son dérangeant film Crash avait reçu un prix spécial du jury.

Pas de film vraiment mauvais, mais pas d'énorme claque qui mette tout le monde d'accord non plus, même si on a pu recenser plusieurs très bons films dans cette compétition. Comme :

- Boy from Heaven du suédois d'origine égyptienne, Tarik Saleh, récompensé il y a quelques heures par le prix François Chalais.
- Les frères de Leila de l'iranien Saeed Roustayi, qui confirme, après l'incroyable Loi de Téhéran.
- Sans oublier la mise en scène virtuose du sud-coréen Park Chan-wook pour Decision to leave.
- Le très délicat Close du belge Lukas Dhont.
- Le souvent splendide La Femme de Tchaïkosvky de Kirill Serebrennikov.

"Les Amandiers" de Valeria Bruni Tedeschi (2022). (AD VITAM PRODUCTION – AGAT FILMS ET CIE – BIBI FILMS TV – ARTE FILMS FRANCE CINEMA)

Mais aussi des films français qui se sont bien défendus, comme :
- Les très beaux Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi sur ses années théâtre à Nanterre avec Patrice Chéreau, avec de jeunes comédiens formidables.
- Ou ce joli portrait d'une famille noire, originaire de Côte d'Ivoire, en France des années 80 à nos jours, Petit frère signé Léonor Serraille. Projeté hier, lors du dernier jour de compétition, avec une formidable Annabelle Lengronne dans le rôle de la mère.

La concurrence sera rude

D'autres actrices ont brillé cette année, comme Aliona Mikhaïlova chez Serebrennikov, Michelle Williams avec Kelly Reichardt, la chinoise Tang Wei chez Park Chan-wook, et l'américaine Margaret Qualley, dans le film de Claire Denis. Cela parait plus "simple" pour les hommes, car si le jeune Taoufik Barhom est bon chez Tarik Saleh, même chose pour Pierfrancesco Favino dans le joli Nostalgia de l'italien Mario Martone, difficile de rivaliser avec la performance inouïe de Benoît Magimel dans le trip Pacifiction, de l'espagnol Albert Serra. 

Dans "Pacifiction", Benoît Magimel (à gauche) joue le haut-commissaire de Polynésie française.  (FESTIVAL DE CANNES)

Enfin, dernière interrogation, est-ce que le polonais Jerzy Skolimowski, 84 ans, réalisateur du culte Deep End en 1970, sera honoré ce soir pour son film EO en compétition cette année ? Réponse à partir de 20h30, ce samedi soir, une cérémonie de clôture à suivre en direct sur franceinfo. 

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