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La Guadeloupe face au trafic de drogue

Longtemps épargnée par le trafic de drogue et ses conséquences, la Guadeloupe est désormais impactée à tous les niveaux par l'économie des stupéfiants. Conséquences sociales, conséquences sur la santé, conséquences aussi sur le niveau de violence dans l'île.
Article rédigé par franceinfo
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La marijuana, l'herbe de cannabis produite sur les îles du sud des Antilles (Sainte Lucie, Dominique), reste la drogue la plus consommée dans les Antilles. Rattrapée par le crack, ce dérivé de la cocaïne que fument en cachette les SDF dans le centre de Pointe-à-Pitre. Marijuana et crack ne sont qu'une part infime du trafic qui touche l'île.

Entre l'Amérique latine (les pays producteurs) et l'Europe (les pays consommateurs), la Guadeloupe est l'une des îles du "rebond" de la drogue, cocaïne principalement. Les enjeux sont énormes. Une économie souterraine qui se chiffre en centaines de millions d'euros et profite largement aux criminels basés en Guadeloupe, en métropole ou ailleurs dans les Caraïbes.

Un parrain arrêté en juin

Face à ce trafic qui dépasse largement la Guadeloupe, la police judiciaire, l'un des maillons ici de la lutte contre le trafic, tente de donner des coups aux narco-trafiquants. En juin, grâce à l'antenne de l'OCRTIS Caraïbes, et sur un renseignement étranger, les policiers ont saisi lors d'un débarquement 45 kilos de cocaïne, 60 kilos de cannabis, des armes et 90.000 euros. Ils ont surtout interpellé 6 trafiquants, dont l'un d'eux, originaire de la Dominique, serait l'un des parrains du trafic dans les Antilles.

"Il faut rester prudent , dit Philippe Touyet patron de la Police judiciaire. Je ne peux pas affirmer qu'il y a un lien entre cette grande criminalité et la montée de la violence ici. Les homicides, par exemple, sont beaucoup plus liés à des violences familiales ou entre jeunes pour des motifs futiles ".

De plus en plus de femmes complices

Côté douanes, l'aéroport du Raizet de Pointe-à-Pitre voit de nombreux passagers complices du trafic. Des jeunes hommes, et de plus en plus de femmes accompagnées d'enfants, qui ont été recrutés en Guadeloupe par des intermédiaires ou des personnes plus importantes. Ils sont payés plusieurs milliers d'euros pour acheminer la cocaïne dans leurs bagages ou la porter sur eux, voire en eux.

"Les personnes que nous arrêtons , dit Maryline Galvani, chef de la surveillance au Raizet, sont souvent recrutées dans des boites de nuit ou sur des plages. Si certains nous disent qu'ils sont victimes du trafic, d'autres affirment ne pas craindre la prison. Nos projections et nos saisies disent que le trafic de drogue ne faiblit pas, voire augmente. Pour moi, cela a des conséquences directes sur nos jeunes en Guadeloupe, sur le niveau de violence armée ". 

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