Cet article date de plus de douze ans.

L'accident n'est pas une fatalité

Plus de neuf accidents sur dix sont dus à une erreur humaine volontaire, involontaire ou inconsciente. Il faut donc travailler sur la sensibilisation des publics et en particulier les jeunes.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

 

Carambolage © transports Canada

Le dernier clip de la sécurité routière «appelé insoutenable » a choisi le choc dans tous les sens du terme.

Boris Cyrulnik,  Neuro psychiatre et psychanaliste, nous commente l’efficacité de ces messages "insoutenables. Lorsque le message est insoutenable, l’homme a tendance à l’éviter, c’est ce qu’on appelle un deni, et du coup l’efficacité en est amoindri. C’est par l’éducation et l’explication par petites touches sans arrêt, que nous arriverons à faire en sorte  de convaincre. Provoquer des angoisses soutenables permet donc de faire passer des messages, or cette campagne est insoutenable, donc contre productive."

C’est vers les jeunes qui sont les premières victimes de la route qu’il faut faire des efforts.

Un rappel : Les jeunes de 18-24 ans alors qu'ils représentent 9 % de la population sont victimes de près du quart du total des accidents en morts et en blessés (plus de 18 000 d'entre eux en 2010 dont beaucoup garderont des séquelles toute leur vie).

Pour sensibiliser les jeunes une reconstitution d’un accident s’est faite devant 400 collégiens de Brignoles dans le Var. Un mannequin surnommé Luc pour l’occasion, sort du bus, traverse sans regarder et est percuté de plein fouet par une voiture.

Bien  que la voiture respecte les 50 km/h, le choc est fatal. Le corps du mannequin est projeté très loin ce qui impressionne les jeunes qui se disent que cela pourrait bien leur arriver.

De l’aveu de certains, ils doubleront de vigilance : objectif atteint !

La technique améliore la sécurité, comme le Lavia un limiteur de vitesses automatiques, des caméras intelligentes le long des routes qui déclenchent des messages d’accident ou de contre sens, ou la voiture capable d’appeler automatiquement les secours en cas d’incapacité du conducteur. Mais l’homme reste malgré tout le maillon faible et les études nous montrent des choses surprenantes comme par exemple les propriétaires de voitures de couleur rouge qui sont beaucoup accidentogènes.

Explications de Boris Cyrulnik : "choisir une couleur rouge signifie : je suis un fonceur, j’aime le risque, j’aime qu’on me regarde prendre des risques" . Et pour la question des femmes qui ont 3 fois moins d’accidents que les hommes : "les hommes érotisent le risque alors que les femmes considèrent la voiture comme un moyen de transport confortable. C’est une manière d’être, de se conduire et non pas de conduire."

 

L'accident n'est pas une fatalité, tous les reportages de cette chronique et d'autres encore,  sont en video sur ce lien. (en partenariat avec LCP, Ademe, MAAF)

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