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Cold cases, la science face au crime (1/8) : "Le meurtre de Christelle Blétry, quand l'ADN conduit aux aveux"

Christelle Blétry a été violée et tuée de 123 coups de couteaux le 28 décembre 1996, à Blanzy, en Saône-et-Loire, alors qu’elle rentrait d’une soirée. Dix-huit ans plus tard, grâce à la ténacité de sa maman, à l’origine de la création de l’association Christelle (les disparues de l’A6), soutenue par Didier Seban et Corinne Herrmann, et l’enquêteur de la PJ de Dijon, Raphaël Nedilko, la juge va finir par accepter de relancer des recherches ADN sur les vêtements de la victime. L’auteur, Pascal Jardin, sera identifié et condamné à la perpétuité.
Article rédigé par David Di Giacomo, Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le 28 décembre 1996, le corps de Christelle Blétry est découvert, au bord d'un petit chemin de campagne, à Blanzy (Saône-et-Loire). (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

"J'ai dit : 'Ce n'est pas possible, je sais que la vérité viendra par l'ADN'." Le 28 décembre 1996, le corps de Christelle Blétry est découvert, au bord d'un petit chemin de campagne, à Blanzy, en Saône-et-Loire. La jeune femme vivait à peine à deux kilomètres de là, chez ses parents. Sa maman, Marie-Rose Blétry, a 65 ans aujourd'hui. "À chaque visite chez le juge, j'avais peur qu'il me dise 'je vais fermer le dossier', j'avais peur de ne pas voir les scellés, qu'on me dise que les scellés avaient été détruits, raconte-t-elle. C'est une bagarre de 18 années."

"L'affaire Blétry, c'est une affaire qui a représenté au niveau de la Saône et Loire un véritable cataclysme", se souvient l'enquêteur Raphaël Nedilko, auteur de L'obstiné avec Catherine Siguret (Éditions Studiofact). C'est lui qui reprendra l'affaire en 2013. À l'époque, ce sont déjà 27 fausses pistes en 17 ans d'enquête, mais aussi deux expertises ADN des vêtements de Christelle, qui n'ont absolument rien donné. Alors, quand il reprend l'affaire, Raphaël Nedilko décide de tout remettre à plat. 

“Lorsque l'on prend le dossier laissé par ses prédécesseurs et que l'on fait le constat que les scellés ont été exploités et qu'aucun ADN n'a été trouvé, les gens ont ce petit réflexe qui est pour moi une grave erreur, c'est de dire : il n'y a pas d'ADN. C'est une erreur.”

Raphaël Nedilko

à franceinfo

Dix-huit ans après le meurtre de Christelle, les scellés vont être expertisés dans l'un des meilleurs laboratoires français en matière d'analyses ADN, à Bordeaux. L'ADN de Pascal Jardin est alors retrouvé sur les vêtements. Lors de sa garde à vue, il avoue être le meurtrier. Il réitère ses aveux devant la juge d'instruction avant de changer totalement de version, seulement quelques semaines plus tard. Mais les éléments à charge, dont la fameuse expertise ADN, vont convaincre les jurés.

En février 2017, il est condamné à perpétuité devant la cour d'assises de Châlon-sur-Saône. La même peine est prononcée un an plus tard, cette fois-ci à Dijon, lors de son procès en appel. Depuis fin 2022, le pôle cold-cases de nanterres a décidé de faire examiner  le parcours de vie de Pascal Jardin par les enquêteurs, a la recherche d'autres victimes potentiels.


"Cold cases : la science face au crime", un podcast original franceinfo du service police-justice de franceinfo, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.


Un récit de David Di Giacomo
Réalisation : Vanessa Nadjar
Coordination : Pauline Pennanec'h
Prise de son et vidéo :  Alexandre Abergel et Thomas Robine
Création sonore : Bruno Carpentier, Hervé Bouley 
Archives : Denis Forget

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