Crimes à bronzer : "Shutter Island" de Dennis Lehane
Un roman comme un jeu de miroir permanent
Les années cinquante, au large de Boston, sur un petit îlot nommé Shutter Island se dresse la silhouette menaçante d’un vieux phare et surtout un hôpital psychiatrique très spécial. Ses occupants sont tous des patients gravement atteints, généralement des meurtriers.
Tout démarre lorsqu’un ferry assurant la liaison avec le continent amène sur "Shutter Island" amène le Marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule. Les autorités de la l’hôpital ont fait appel eux, une des patientes, Rachel Solando, schizophrène ayant tué ses trois enfants, Et Rachel Solando manque à l'appel.
Une patiente évadée, une première pour l’établissement mais comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Témoignage après témoignage, l’affaire s’épaissit encore, la santé mentale des habitants de “Shutter Island” semblant peu à peu gangrener les deux policiers.
L’angoisse est crescendo. Il faut dire que ce Marshal Teddy Daniels a ses propres motivations : il veut certes découvrir la vérité sur cette disparition mais aussi sur ce centre médical financé par l’armée. Et pourquoi pas, retrouver le pyromane responsable de la mort de sa femme. Peu à peu, la paranoïa s’installe. Cette île est-elle un piège pour le Marshall à l’heure où une tempête s’annonce dans le ciel ?Jusque là, du classique, respectant tous les codes habituels du roman noir. Sauf que le coup de théâtre final, superbement adaptée par Martin Scorsese en 2010, recèle un saisissant retournement au pays de la folie pure. “Shutter Island” de l’Américain Dennis Lehane est disponible chez Rivages Noir.
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