Argentine : la violente cure d'austérité imposée par Javier Milei pour faire baisser l'inflation

À quelques jours du premier anniversaire de sa victoire à la présidentielle argentine, Javier Milei a célébré, mi-novembre, la chute de l'inflation, revenue sous les 3% en octobre, sous les coups de mesures drastiques imposées au pays. Une politique qui a accentué la pauvreté.
Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président argentin, Javier Milei, participe au Congrès juif latino-américain à Buenos Aires, Argentine, le 17 juillet 2024. (JUAN IGNACIO RONCORONI / MAXPPP)

Il a célébré la nouvelle, mercredi 13 novembre, avec son habituel cri de ralliement, "viva la libertad, carajo !" ("et vive la liberté, bordel !"). Presque un an après sa victoire à la présidentielle argentine, où il avait promis de s'attaquer aux dépenses publiques à coups de tronçonneuse, Javier Milei a célébré cette semaine les bons chiffres de l'inflation. Revenue à 2,7% au mois d'octobre, soit le niveau le plus bas depuis trois ans, Javier Milei peut savourer un résultat significatif, avec des niveaux de hausse des prix que le pays n'avait plus vu depuis... 2001 ! 

"Rien ni personne ne pourra nous arrêter" a triomphé le président argentin, qui a fait de la baisse de l'inflation son combat numéro un. Une augmentation des prix qui ronge le pays, et qui avait dépassé les 25% sur un mois en décembre 2023, au moment de son accession au pouvoir. En la ramenant près des standards européens, Javier Milei réussit son pari, mais à quel prix...

Pour y parvenir, et pour obtenir le premier excédent budgétaire depuis plus de 15 ans, il a supprimé 30 000 postes de fonctionnaires, coupé les aides publiques pour l'énergie ou les transports, et même bloqué des stocks de denrées alimentaires pour empêcher les organisations sociales de mettre en place des soupes populaires.

Le pouvoir d'achat au plus bas 

Avec un paquet de mesures massif, il a dérégulé de nombreux secteurs, ouvert les vannes des privatisations, et en septembre dernier, il a mis son veto à une loi sur l’augmentation des pensions de retraite, en traitant les députés de "dégénérés fiscaux". Résultat, le minimum retraite est en dessous du seuil de pauvreté...

Et de manière générale, le pouvoir d'achat est au plus bas. Le taux de pauvreté a grimpé à 53 % au premier semestre de cette année, pauvreté qui touche particulièrement les retraités et les moins de 30 ans. Neuf Argentins sur dix disent ne pas arriver à boucler leurs fins de mois ! Paupérisation qui était déjà très forte, mais que Milei a accentuée, pariant sur l'appui de l'opinion à sa violente cure d'austérité, en espérant des jours meilleurs. En attendant, un billet de 20 000 pesos a été lancé mercredi, la plus grosse coupure en circulation, qui ne représente que 20 dollars, soit à peine une vingtaine d'euros...

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