Des jihadistes français ont participé à l'offensive pour faire chuter le régime syrien
Ils avaient quitté la France pour rejoindre la Syrie, et participer au "Jihad global" promis par Al-Qaida et par l'organisation État Islamique dans les années 2010. Des jihadistes français ont bien participé à l'opération de renversement du régime syrien, partie de la région d'Idlib, et qui a conduit à la chute de Bachar Al-Assad, dimanche 8 décembre.
Dix jihadistes français ont été identifiés dans les rangs du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) en Syrie, a appris mardi l'agence de Radio France de source proche du dossier. Selon cette même source, on ne peut pas dire à ce stade si ces derniers ont participé ou non à la prise de Damas dimanche.
Ces combattants apparaissent notamment sur des vidéos mises en ligne par notre confrère de France 24, Wassim Nasr, l'un des plus fins connaisseurs du mouvement djihadiste en France.
Juchés sur des véhicules militaires, on les découvre accueillis en libérateurs, à coups de klaxons, traversant Hama, la quatrième ville de Syrie, prise la semaine dernière par les forces rebelles en route vers Damas.
Mais comme le montrent ces images, l'accueil a également été chaleureux dans des zones habitées par des chrétiens, comme à leur passage, dimanche, devant l'église orthodoxe Saint-Elias de Kafrbuhum, au sud de Hama. Des scènes impensables ces dernières années, quand la région était le théâtre d'atrocités lors de la décennie de guerre civile.
Ces combattants islamistes français sont très probablement issus de la région d'Idlib, dans le Nord-Ouest de la Syrie. Une zone qui a échappé pendant des années au contrôle de Damas, et qui était le bastion du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et de leur dirigeant Abou Mohammed al-Joulani, nom de guerre d'Ahmed Hussein al-Chara, devenu le nouvel homme fort du pays. C'est dans cette poche que vivaient une centaine de jihadistes français, selon les services de renseignement, sans compter leurs familles. On y trouvait notamment des membres du groupe formé par une figure française du jihadisme, le niçois Omar Omsen, donné pour mort en 2015 avant de réapparaître dans un reportage de Complements d'Enquête, et considéré comme l'un des principaux recruteurs de jihadistes en France.
Un défi pour la France
Emmanuel Macron exprimait début décembre son inquiétude sur le sujet devant des journalistes. "Nous avons dans la région des personnes qui ne sont pas sans représenter un certain danger", a alerté le chef de l’État. Il faut "éviter la résurgence de mouvements terroristes qui puisse préparer des attentats projetés", a-t-il déclaré, alors que l'on découvre que plusieurs jihadistes français étaient intégrés au dispositif qui a conduit à la chute du régime, menée sans exactions ni massacres, sous l'autorité du nouvel homme fort de la Syrie.
La France doit aussi faire avec des ressortissants détenus avec leurs familles par les Kurdes dans le Nord-Est du pays, une région ou la Turquie pourrait mener une offensive.
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