En Grèce, la sécheresse fait ressurgir des eaux un village englouti
Les images aériennes du lac artificiel de Mornos, dans le centre de la Grèce, donnent, mercredi 4 septembre, une sensation étrange et fascinante. Éclairé par la lumière de fin de journée, un petit bout de terre émerge de l'eau, et on y devine quelques vestiges d'une vie passée.
Celle du village de Kallio, englouti dans les années 70, quand les autorités ont décidé de créer cette retenue artificielle, pour alimenter en eau toute la région d'Athènes. À l’époque, les habitants de ce petit village sont sommés d'abandonner leur maison, et ce sont ces murs, recouverts de vase desséchée, que l'on peut observer ces derniers jours, ceux qui ont connu cette vie passée reconnaissant même pour certains un rez-de-chaussée, ou les ruines de l'école primaire de l'époque.
Car des mois de sécheresse ont fait chuter le niveau du lac de 40 mètres en un an, laissant apparaître ces vestiges, et suscitant l'inquiétude des autorités et des habitants de toute la région d'Athènes, à plus de 200 kilomètres de là.
Des réserves en eau vitales
Ce lac de barrage est en effet le principal réservoir de la capitale et de sa région, l'Attique et ses 3,7 millions d'habitants, soit environ un tiers de la population grecque. Les besoins en eau sont aujourd'hui plus importants que jamais, les réserves de la retenue de Mornos sont vitales, mais leur niveau a diminué de 30% ces derniers mois, sous l'effet de la chaleur et de l'absence de précipitations.
Une situation à laquelle le gouvernement répond timidement, appelant la population à la raison sans prendre pour autant de mesures drastiques, ni développer de politiques de prévention. Des ONG dénoncent l'incurie des autorités, incapables selon elles de saisir la gravité de la situation, au bout d'une saison d'été qui a viré au cauchemar dans le pays. Des records historiques de chaleur ont marqué juin et juillet, des incendies sans précédent ont suivi en août, où les flammes ont menacé Athènes et ravagé 10 000 hectares de forêts, des forêts qui pour la plupart n'avaient pas été défrichées l'hiver dernier...
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