Dans l'Aube, une femme se bat pour garder une sanglier femelle nommée "Rillette", recueillie l'année dernière
Rillette, une jeune laie, a été découverte en avril 2023, alors qu'elle n'avait que quelques semaines, avec encore ses rayures de marcassin. Élodie Cappé, propriétaire d'une ferme équestre à Chaource, près de Troyes, l'avait trouvée agonisante, seule et en danger.
Elle tente alors de lui trouver une place dans un refuge ou un zoo. Mais personne ne veut de l'animal, considéré avant tout comme un nuisible. Élodie contacte alors les administrations qui lui disent de s'en débarrasser. Refusant cette solution, elle se renseigne et découvre que plus de 70 personnes en France détiennent un sanglier en toute légalité, comme l'autorise un arrêté de 2018.
Adopter un animal sauvage, une procédure délicate
Elle décide alors de l'adopter. Pour ça, elle remplit un formulaire de déclaration auprès de la préfecture, lui fait construire un grand enclos de plus de 1 000 mètres carrés au milieu des bois, la fait vacciner et stériliser. Mais rien à faire, toutes ces demandes sont rejetées : la détention d'animaux non domestiques est irrégulière et un animal qui n'est pas né en captivité ne peut pas faire exception.
Dernièrement, la procureure de Troyes a même exigé que Rillette soit transférée dans un centre de dressage d'animaux pour le cinéma, sous peine d'être euthanasiée. Les méthodes du centre de dressage en question sont pourtant régulièrement pointées du doigt, notamment par l'association 30 millions d'amis.
Un habitat isolé
Son sort est en train de devenir une grande cause au niveau local, si ce n'est au niveau national. Après avoir recueilli près de 170 000 signatures lors d'une pétition contre l'euthanasie à l'animal, près de 50 000 personnes ont à nouveau signé pour qu'il soit autorisé à rester chez Élodie, qui précise vivre dans un endroit isolé, avec un premier voisin à 5 km.
Lundi 13 janvier 2025, un tribunal doit décider de son sort. L'Association des commerçants de Chaource organise une marche blanche, samedi 11 janvier, à laquelle participeront des défenseurs des droits des animaux et même des chasseurs.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.