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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la menace de "pénurie mondiale inédite" de jus d'orange

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des caisses d'orange. (MARTINE BRÉSON/RADIO FRANCE)

La chute de la production aux Etats-Unis a fait bondir les cours du jus d'orange, avec de confortables profits à la clé pour une poignée de traders. Avec la hausse des prix du sucre, du café et du cacao, le prix du petit-déjeuner devrait augmenter en 2023... Selon les professionnels de la filière, les bouteilles de jus d’orange pourraient bientôt disparaître des rayons, et/ou coûter très cher. Ils parlent d'une "pénurie mondiale inédite" de jus d'orange, surtout ceux à base de jus concentré, mais aussi les fameux nectars souvent bourrés de sucre ajouté.

>>  Crise climatique : vers une pénurie mondiale de jus d'orange ?

Or, les jus concentrés représentent presque un quart des ventes en grande surface et, clairement, en ce moment, on est à sec. Depuis des années, déjà, les cultures d'orange sont impactées par une maladie. Mais les professionnels du jus mettent en avant cette fois dans un communiqué les conséquences du changement climatique : un gros ouragan en Floride, la sécheresse au Mexique, le manque d’eau en Espagne... Le Brésil, seul pays producteur à tenir le coup, n’arrive plus à répondre à la demande mondiale. Quant aux producteurs, tant qu’à manquer d’orange, ils préfèrent miser sur le jus d’orange frais, plus rentable que le concentré. Un cocktail parfait pour se retrouver à…manquer de jus et faire flamber les cours.

Depuis quelques mois, le jus d’orange est la matière première qui rapporte le plus sur les marchés boursiers devant le sucre, le cacao, le café, et même le pétrole. Et ça se fait déjà sentir sur le prix en grande surface où les clients reportent leurs achats sur des marques distributeurs. Le cours du jus concentré est en hausse de plus de 30% depuis le début de l’année, quand l’or n'en prend que 8% et alors que le baril de Brent, lui, perd 12% sur la même période.

Évidemment, les volumes ne sont pas les mêmes : un million et demi de tonnes de jus d’orange par an contre cinq milliards pour le pétrole. Il n’empêche que certains traders ont bien exploité le filon : certains guides de trading sur Internet invitent même les boursicoteurs à spéculer sur le jus d’orange en pariant sur…le réchauffement de la planète. Un pari peu risqué et, clairement, très juteux.

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