Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir de la RATP
Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Une carte orange, des poinçonneurs et un petit lapin qui risque de se faire pincer très fort… En voilà une entreprise "chic et choc", comme le disait son slogan dans les années 1980. La RATP, pour Régie autonome des transports parisiens, mesquinement renommée les jours de grève "Rentre avec tes pieds", est au cœur de l'actualité.
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Et pour cause : son futur capitaine est auditionné ce 8 novembre 2022 par le Parlement. Il s'agit de Jean Castex, l'ancien Premier ministre qui laissé son poste à... l'ancienne patronne de la RATP Elisabeth Borne. Et puis, aussi, surtout, parce la RATP est entrée en zone de turbulences. Si elle se développe en région et à l’international, affiche un chiffre d’affaire de près de six milliards d’euros, et affiche l'un des réseaux les plus denses au monde avec quelques 12 millions de passagers par jour, 330 lignes de bus et de métro,... Ce réseau est très fréquenté. Bondé même. En clair : populaire et indispensable.
Une terre de contraste où, depuis quelques semaines, tout déraille. Rames saturées, quais bondés et malaises en série, comme sur la tristement célèbre ligne 13, l’une des plus fréquentées au monde, enfer dans le ventre de Paris, mais aussi la 3, 4, 6, 8, 11, 12 dont l’absence de régularité atteint son apogée...
Une journée noire attendue jeudi
Alors, qui est responsable de cette situation ? Comme un grand et vieux navire - de 73 ans -, personne n'assume le naufrage. Ni la régie elle-même, ni la patronne de région Valérie Pécresse qui tient le chéquier et monte enfin sur le pont pour réclamer le retour d’une offre de transports à 100%, comme avant le Covid. Mais ça ne se fera pas d’un coup de sifflet. Après 40 ans d’investissements en berne, un trou de 450 millions d’euros dans les caisses et la menace d'un pass Navigo à 100 euros, il va falloir sérieusement manœuvrer pour retrouver le cap.
A commencer par gérer les démissions en masse et la crise des vocations inédite notamment chez les chauffeurs de bus. Car avec l’ouverture à la concurrence qui approche à grands pas, plus grand monde ne veut monter à bord, comme l’a rappelé Catherine Guillouard, la patronne qui a annoncé son départ surprise, afin de s’occuper de ses parents âgés. Ainsi, dans sa lettre d’adieu, elle alerte car la colère gronde. Et cela arrive vite : dès le 10 novembre, la CGT invite de nouveau à faire grève et manifester pour les salaires et les retraites, se greffant sur une journée de mobilisation prévue de longue date à la RATP qui devrait générer de fortes perturbations dans les transports franciliens.
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