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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des fraudes dans les pots de miel

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des pots de miel au salon de l'alimentation de Villepinte (Seine-Saint-Denis), le 21 octobre 2012 (ERIC FEFERBERG / AFP)

Pas sûr que vous ayez envie de vous en faire une tartine à la fin de cette chronique. La Commission européenne vient de révéler, après avoir mené un vaste plan de contrôle de miels importés. Or, ces miels fabriqués en-dehors de l’union européenne sont, dans près d’un cas sur deux, suspecté d’être frelaté…sans que les consommateurs le sachent.

>> Comment (bien) choisir du miel sans se faire arnaquer ?

Concrètement, dans vos pots de miel, il n’y a pas que du miel. Le miel a été coupé avec des sirops de sucre de riz de blé ou de betterave. Sur 320 lots de miels testés, 147 sont ressortis frauduleux. Il s'agit  de "faux" miels en provenance majoritairement de Chine, principal exportateur mondial, et de Turquie. Cela veut donc dire qu’à l’intérieur du pot de miel, il y a peut-être de tout sauf du miel. 

Or, c'est une situation qui ne date pas d’hier. Cela fait longtemps que les apiculteurs français alertent sur ces miels artificiels. Et depuis des années les associations de consommateurs comme Foodwatch demandent plus de transparence et de contrôles sur le miel importé. Pourtant la situation ne cesse d’empirer, en même temps que les méthodes de détection des fraudes, elles, s’améliorent.

Entre 2015 et 2017, seuls 14% des échantillons analysés pour la Commission européenne étaient non conformes, on est aujourd’hui à près de la moitié. Et encore on ne parle là que des miels importés, sans prendre en compte ceux produits par certains industriels européens qui pratiquent les mêmes méthodes.

Or, en France, les apiculteurs ne parviennent aujourd’hui à produire qu’un peu plus de 10 000 tonnes par an de miel contre 30 000 dans les années 90, alors que les français en achètent 45 000 tonnes. C’est donc majoritairement du miel importé qu’on consomme en France…Voilà ce qui arrive quand les populations d’abeilles disparaissent, sous l’effet conjugué de certains pesticides, du réchauffement climatique qui perturbe la floraison des plantes mellifères, et des ravages du frelon asiatique.

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