Ginkgo Biloba : présent dans plusieurs villes françaises, cet arbre ornemental dégage une odeur nauséabonde

Les fruits des femelles de cette espèce d'arbre à la longévité hors du commun dégagent de l'acide butyrique une fois tombés au sol, à l'origine de ce parfum désagréable, surtout à l'automne.
Article rédigé par Sarah Calamand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les fruits d'un Ginkgo Biloba. (HANS-ROLAND MILLER / IMAGEBROKER MAXPPP)

Quand une odeur de beurre rance voire de vomi vient gâcher une promenade en ville ou dans un parc, c'est souvent la faute d'une espèce d'arbre millénaire : le Ginkgo Biloba. En particulier en ce mois d'octobre, comme l'a constaté le journal Libération aux abords de ses locaux. À l'automne, les fruits produits par les femelles, tombés au sol, se décomposent et rejettent de l'acide butyrique, à l'origine de ce parfum désagréable.

Apparu en Chine il y a plus de 200 millions d'années, le ginkgo biloba a été introduit en France en 1780, par un botaniste qui l'aurait acheté quarante écus le pied. Une histoire qui lui vaut son surnom d'"arbre aux quarante écus". D'abord élevé en pots, le premier spécimen planté à Paris quelques années plus tard a été installé dans le 5e arrondissement. Aujourd'hui, un millier de Ginkgo Biloba jalonnent les rues de la capitale et décorent les parcs. D'autres ont été plantés à Toulouse ou encore à Rouen, dans un quartier où les riverains se plaignent régulièrement à la mairie de l'odeur qu'ils dégagent au mois d'octobre.

Un arbre ornemental aux vertus discutées

De la culture dépend la survie du Ginkgo Biloba, qui se raréfie à l'état sauvage. Capable de vivre plus de 1 000 ans, cet arbre est aussi très résistant. Au printemps 1946, le premier végétal à bourgeonner à Hiroshima après le bombardement atomique était un Ginkgo, planté près d'un temple détruit, à un kilomètre de l'épicentre de la bombe.

Aujourd'hui, les feuilles de Ginkgo Biloba sont utilisées en médecine naturelle pour aider à lutter contre la démence ou les troubles de la mémoire. Dans un rapport de 2015, l'Agence internationale de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé jugeait toutefois l'extrait de Ginkgo "possiblement cancérigène pour l'homme". Cet arbre est essentiellement utilisé à des fins ornementales, apprécié pour ses feuilles en forme d'éventail, qui prennent une teinte jaune dorée en automne. De quoi faire oublier son odeur aux passants. 

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