Inondations : après les fortes intempéries en Belgique, les obus de la Première Guerre mondiale font leur retour à la surface

L'eau abondante et le sol détrempé ont fait remonter les obus en Belgique, comme c'est souvent le cas lors d'intempéries ou de tempêtes.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le déminage d'un champ de bataille à Verdun. (ARNAUD BEINAT / MAXPPP)

Pendant la Première Guerre mondiale, un milliard d’obus ont été tirés et 60 millions rien que pendant la bataille de Verdun. Or, entre 10 et 20% d'entre eux n'ont pas fonctionné. Si à ce moment-là, leur dysfonctionnement a épargné des vies, ils peuvent se réveiller n’importe quand, alors qu'ils se fondent dans les paysages, déformés, rouillés, recouverts de terre de vase ou de mousse. Des sortes de "caméléons militaires" que l’association Robin des Bois s’attache à recenser.

L'ONG raconte que l’obus tue encore de nos jours comme en 2016 lorsqu’un collectionneur est mort après l’explosion d’un de ses engins dans l’Aisne. Entre 2012 et 2018, les obus et autres armes anciennes de guerre nous ont fait 4 morts, 34 blessés et ils ont nécessité l'évacuation de plus de 57 000 personnes en France.

Des armes polluantes

Les explosifs militaires sont de véritables bombes à retardement pour l'environnement, remplis avec de l'arsenic, du mercure, du plomb, mais aussi du perchlorate d’ammonium. Tous ces métaux lourds et produits chimiques sont libérés dans les sols, les nappes phréatiques et l’eau du robinet. Pourtant, en matière de conflits, la responsabilité des pollueurs n’est jamais engagée et alors les bombes n'en finissent plus de pleuvoir sur le monde, il est peu probable qu'on contraigne bientôt les pays belligérants à réparer leurs dégâts en finançant la dépollution des conflits qu'ils ont engendrés.

Les guerres continuent donc de laisser des traces dans la terre et le cœur des hommes, même, un siècle après leur fin.

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