JO et écologie : en Corée du Sud, le Mont Gariwang est le symbole le plus criant de l’impact environnemental des Jeux olympiques modernes

En Corée du Sud, une montagne préservée pour la rareté de sa faune et de sa flore, a été déclassée pour la préparation des JO d'hiver de 2018, afin d'aménager une piste de ski temporaire. Depuis, les dégâts sont immenses et n'ont pas été réparés.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Saut à ski lors des Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang 2018, en Corée du Sud. Photo d'illustration. (DAVID DAVIES / MAXPPP)

Le Mont Gariwang, petite montagne haute de 1 560 mètres, est considérée comme sacrée par de nombreux Sud-Coréens. Ce sanctuaire abritant plusieurs espèces d’arbres rares, était une forêt vierge, à la faune et flore unique au monde. Il s'y niche en effet des animaux en voie de disparition comme la loutre eurasienne, le chat léopard ou l’écureuil volant.

Mais en 2011, la Corée du Sud est sélectionnée pour accueillir les compétitions de ski alpin des Jeux d’hiver de 2018, et tout a changé pour cette montagne jusqu'alors préservée. Alors qu'elle était reconnue comme site protégé par le Service de Protection des Forêts, elle a été déclassée pour permettre la construction d’une piste de ski. On a vu alors 78 hectares de forêts détruits et près de 58 000 arbres rasés, notamment des Pinus Koraiensis, des espèces d’arbre uniques au monde.

Des effets irréversibles pour quatre jours de compétition

Cet aménagement devait être passager, mais cinq ans plus tard, les objectifs de restauration de la forêt n’ont pas été atteints. On ne restaure pas en cinq ans des arbres vieux de 500 ans, sacrifiés pour une compétition de... quatre jours. Les organisateurs des JO d'hiver de Pyeongchang ont d’ailleurs depuis reconnu l’impact de cette destruction aux conséquences irréversibles.

Mais si le Mont Gariwang est sans doute le symbole le plus visible de l’impact environnemental des JO, il est loin d’en être la seule victime. En 2014, une forêt classée au patrimoine de l’Unesco avait déjà été en partie rasée à Sotchi en Russie pour construire une autoroute. Depuis, le CIO (Comité international olympique) tente de rendre les Jeux plus "verts", en misant sur le recyclage et en affichant des mascottes à vélo. Le CIO promet surtout de réduire fortement ses émissions de CO2, censées être divisées par deux lors de cette édition 2024. Terminées cependant les promesses intenables de "jeux neutres en carbone" ou "à contribution positive pour le climat", vantés par le comité jusqu’en 2021.

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