Le secret bien gardé de la correspondance érotique de Gustave Courbet découvert dans un grenier à Besançon

À la mort du peintre en 1877, sa famille, confie les lettres à la bibliothèque de Besançon, en faisant jurer au conservateur de ne pas les communiquer. Cette correspondance révèle des échanges érotiques inédits entre Gustave Courbet et Mathilde Carly de Svazzema.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lettres du peintre français Gustave Courbet à sa bien-aimée Mathilde, trouvées dans le grenier par l'équipe de conservateurs de la bibliothèque de Besançon. (ARNAUD FINISTRE / AFP)

C'est en cherchant des reliures de dessins d‘un architecte du XIXe siècle, dans le grenier de la bibliothèque de Besançon où elle travaille, qu'Agnès Barthelet, bibliothécaire, découvre, en novembre en 2023, une correspondance amoureuse pour le moins explicite, voire carrément érotique, pour ne pas dire scabreuse. 

Sur une étagère, le petit tas de vieux papiers a piqué la curiosité de la bibliothécaire, alors que sur le dessus, une feuille manuscrite à en-tête de l’Assemblée nationale comportait les mots suivants : "il y a 40 ans, une personne a remis des lettres écrites à une dame par une personnalité célèbre du XIXe siècle. Ces lettres furent remises avec charge de les garder, mais sans les communiquer à qui que ce soit"

En étudiant les lettres, l'équipe de conservation de la bibliothèque découvre assez vite que la personnalité célèbre était le peintre du non moins célèbre tableau L’Origine du monde : Gustave Courbet. Un Gustave Courbet qui évoque sa vieillesse sans avenir, bien que ses succès ne se démentent pas. Une vieillesse qui ne l’empêche pas de nourrir cette correspondance très chaude avec son amante, une certaine Mathilde Carly de Svazzema, dame de la bonne société parisienne, malheureuse et abandonnée par son mari.

Des générations de bibliothécaires gardent le secret

Une passion épistolaire, aussi intense que brève, puisque les courriers, 25 lettres de Gustave, 91 de Mathilde, commencent en novembre 1872 et s’achèvent en avril 1873. Cinq mois d’échanges torrides à l’issue desquels Gustave cesse d’écrire Mathilde, ayant le sentiment qu'elle abuse de lui.

Sans tabou, le contenu sexuel des lettres est très détaillé. C’est à la mort de Gustave Courbet que sa famille, voulant éviter un autre scandale, un de plus après L'Origine du monde, confie les lettres à la bibliothèque de Besançon, en faisant jurer au conservateur de ne pas les communiquer. Pendant un siècle, ce sont des générations de bibliothécaires qui ont gardé le secret, jusqu’à ce que la curieuse Agnès Barthelet vienne tout révéler. 

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