Que symbolise le "lit de glace", la photo de la vie sauvage plébiscitée par le Musée d'histoire naturelle de Londres ?
Le jeune ours polaire, endormi sur un petit Iceberg, ignore que cette photo de lui a remporté, mercredi 7 février, le prix de la plus belle photo de la vie sauvage d'un grand concours organisé chaque année par le Musée d’histoire naturelle de Londres. Quelque 75 000 personnes ont voté pour ce jeune ours endormi sur son glaçon. Une photo intitulée "Ice Bed", le lit de glace, et capturée par le britannique Nima Sarikhani. Ce photographe a passé trois jours sur son navire pour l’apercevoir, avant de le suivre discrètement pendant huit heures, jusqu’à ce que, un peu avant minuit, l'animal grimpe sur ce petit Iceberg et le griffe pour s’y tailler un lit avant de s’endormir. C’est ce moment de Nima Sarikhani a immortalisé, lorsque l’ours blanc tombait dans les bras de Morphée sur son petit Iceberg à la dérive.
"Réparer le désordre" que l'homme a causé
Ce n’est pas la première fois que des images d’ours blanc font parler d’elles. En 2017 déjà, des photographes de National Geographic avaient diffusé les images d’un ours affamé, qui tentait de manger un morceau de mousse du siège d’une motoneige extrait d’une poubelle. Les photographes avaient alors commenté : "Voici le visage du réchauffement climatique". Un message qui n’avait pas manqué de provoquer une polémique sur les réseaux sociaux. Après tout, l’ours était peut-être simplement malade, ou très vieux ? Quel était vraiment le contexte. Beaucoup avaient rappelé que les 25 000 ours blancs de la banquise ne sont pas les plus menacés. Officiellement ils ne sont pas en voie d’extinction, mais "seulement" classés en tant qu’espèce vulnérable. Oui mais celle qui disparaît sous leurs pattes puissantes, alors que la température de l’Arctique a augmenté de 3°C en 50 ans, c’est leur maison, la banquise, plus réduite que jamais, d’où l’importance de cette photo, le lit de glace, pour le directeur du musée d’histoire naturelle de Londres.
La photo sert pour Doug Gurr, le directeur du musée d’histoire naturelle de Londres, "de représentation visuelle de la perte d’habitat pour les animaux". On pense bien sûr aux ours blancs, mais aussi à tous ceux qui ne sont pas sur la photo, les mouettes, les morses, les narvals, et tous les animaux au monde, symbolisés par un ours blanc à la dérive, un cliché oui mais qui donnera, espère le photographe, "aussi de l’espoir" car, dit-il "il est encore temps de réparer le désordre que nous avons causé".
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