A Shanghai, on divorce même si on est heureux
Une explosion du nombre de divorces est remarquée à Shanghai. Même s’ils s’aiment, des couples se séparent pour des raisons financières afin d'obtenir de meilleurs crédits immobiliers.
En Europe, les couples divorcent et vendent parfois leur bien immobilier ce qui provoque quelques procédures douloureuses. Mais à Shanghai, la ville du business, c'est l'inverse. C'est une ville chinoise très dynamique où vivent de jeunes loups de la finance et des affaires. On divorce afin de se mettre dans une bonne configuration budgétaire pour acheter une deuxième maison ou un deuxième appartement.
Une niche légale
Le système chinois permet aux couples divorcés de profiter des dispositions fiscales prévues pour les primo-accédants. Un jeune couple marié qui fait une transaction pour la première fois avance 30% de la valeur du bien immobilier. Il bénéficie aussi d’une réduction de 10% du taux d’intérêt. Mais quand il veut acquérir un deuxième bien, il doit avancer au moins 50% de sa valeur. La solution est donc de divorcer, pour revenir à la case départ et récupérer le statut de primo- accédant sur le plan fiscal.
Le divorce rentable à la une
Le grand magazine Caixin, une référence dans la presse économique en Chine, a publié un article sur les longues files d’attente dans les centres administratifs chargés des formalités du mariage et du divorce. La rumeur disait qu’il fallait divorcer avant le 1er septembre 2016 parce que la législation fiscale allait changer. La BBC a même diffusé un entretien avec un agent immobilier de Shanghai qui expliquait avoir des clients s'apprêtant à divorcer même s’ils étaient heureux ensemble, afin d’investir dans l’immobilier.
Une hausse des ventes remarquée
Des promoteurs immobiliers expliquent que fin août, juste avant la date fatidique, le centre municipal des ventes immobilières à Shanghai a enregistré une moyenne d'un millier de ventes quotidiennes, en atteignant 1.470 biens le dernier jour. D’après les statistiques dévoilées par la presse, les ventes représenteraient près du double des transactions habituelles.
Les autorités de Shanghai ont dû intervenir pour mettre un terme à la rumeur. Sur le site de microblog Weibo très utilisé en Chine, l’administration a fait passer un message pour préciser qu’il n’y avait pas de date butoir et que la loi n’allait pas changer pour le moment. Pourtant, les jeunes tourtereaux de Shanghai se méfient et continuent de divorcer pour acheter…
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.