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Au Canada, l'emblématique caribou du Québec est en danger de disparition à cause de l'homme

La population de caribous décline dans le parc de la Gaspésie, dans le nord du Québec. Principales causes : la déforestation et la construction de routes.

Article rédigé par franceinfo, Pascale Guéricolas
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un caribou dans le parc national de la Gaspésie. (MAXPPP)

Le Père Noël va peut-être devoir changer d’attelage pour livrer ses cadeaux au Québec. En 25 ans, la population de caribous migrateurs -qui ressemblent beaucoup aux rennes du bonhomme rouge et blanc- a fondu de 90% sur le territoire de la rivière George. Les caribous forestiers du parc de la Gaspésie disparaissent aussi peu à peu. 

Seulement 75 caribous au Mont-Albert

Cela fait plusieurs années que les biologistes s’interrogent à propos du déclin de cet animal qui vit en troupeau très important dans le nord de la province de Québec. Dernièrement, on a appris que le nombre de caribous forestiers qui vivent au Mont-Albert, en Gaspésie, est passé de 189 en 2007 à 75 aujourd’hui. Cela explique la difficulté que les touristes éprouvent à apercevoir l’ombre d’un panache de cet emblématique cervidé quand il grimpe au sommet de cette montagne. Le parc de la Gaspésie est pourtant le seul où l’on peut apercevoir le caribou forestier au sud du fleuve Saint Laurent.

Au rythme où progresse ce déclin, l’espèce pourrait peut-être disparaître de ce secteur du Québec d’ici une vingtaine d’années. Des recherches récentes montrent que cet animal peuplait une partie importante du sud de la province, et même du nord des États-Unis au XIXe siècle. L’animal aurait été victime de maladies, mais aussi d’une chasse très importante. Pour autant, les chasseurs ne se retrouvent pas sur le banc des accusés pour expliquer le déclin du caribou aujourd'hui. Ce dernier est une espèce protégée et, pour ceux qui vivent dans le Nord, la chasse est suspendue.

Bientôt un plan gouvernemental

Cet animal affronte plusieurs problèmes liés à l’activité humaine. Comme il se nourrit essentiellement de lichen, il doit habiter dans des forêts d’au moins 80 ans et surtout composées de résineux. Or, ces forêts tendent à disparaître avec les coupes forestières. Dans le Nord, l’exploitation minière s’accompagne souvent de la construction de routes qui morcèlent le territoire. Ces nouvelles voies de circulation facilitent le déplacement des prédateurs du caribou : le coyote et le loup. Ils ont tendance à suivre les troupeaux et à s’attaquer aux plus jeunes. Comme les femelles n’ont qu’un faon chaque année, cela nuit au renouvellement de la population.

Le gouvernement du Québec doit proposer un plan de rétablissement dans quelques semaines. Déjà, en Gaspésie, on met des pièges pour empêcher les coyotes et les ours de se jeter sur les caribous. Plusieurs naturalistes dénoncent aussi les coupes forestières juste à côté du parc où vit cette population fragile. En effet, les prédateurs profitent des éclaircies dans les arbres résineux pour se rapprocher facilement de leurs proies. Les autorités ont créé des aires protégées dans le nord du Québec, mais, pour certains, c’est bien insuffisant car les activités minières à proximité perturbent le comportement du caribou.

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