Cet article date de plus d'un an.

Au Canada, un débat fait rage : quelle est la quantité d'alcool maximum pour rester en bonne santé ?

Si l’on en croit le rapport du Centre canadien sur les dépendances, mieux vaut ne pas boire du tout, ou sinon limiter drastiquement sa consommation. La question est fortement débattue depuis quelques semaines au bar du coin ou sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par Pascale Guéricolas
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une barmaid dans l'Ontario (Canada). Photo d'illustration. (MAXPPP)

Début d’année difficile pour les amateurs d’alcool au Canada. Si vous suivez les recommandations du Centre canadien des dépendances, mieux vaut vous contenter de deux verres de vin ou de bière par semaine pour limiter le risque sur votre santé. Ou mieux, ne pas boire du tout. À partir de sept verres, attention, vous franchissez une ligne rouge. Le risque de développer un cancer du sein ou du côlon grimpe considérablement, sans parler des maladies cardiovasculaires ou de faire un AVC.

>> Cancer : les fumeurs et les consommateurs d’alcool minimisent les risques

Pour lancer cet avertissement plutôt alarmant, l’organisme a croisé les résultats de milliers d’études scientifiques différentes récentes en dégageant certaines tendances. Il s’agit de lier le pourcentage de risque que représentent la consommation d’alcool et le développement de certaines maladies.

Les Canadiens plus réceptifs que les Québécois

Comme on peut l’imaginer, de tels conseils ne font pas l’affaire des adeptes de l’apéro ou d’amateurs de bons vins. Plusieurs comparent les experts du Centre canadien des dépendances à des ayatollahs, à des moralistes de bas étage. Des récriminations qui viennent surtout des Québécois d’ailleurs. Les Canadiens anglophones semblant plus facilement accepter le discours sur la modération. Plusieurs à travers le pays font valoir que ce résumé de nombreuses études permet surtout d’aider les consommateurs à prendre conscience du potentiel de risque que représente l’alcool. Et de décider après si on lève le coude ou non, en toute connaissance de cause. 

Et justement, quels sont les fondements scientifiques des liens entre l’alcool et le cancer ou les maladies cardiovasculaires ? En fait, les experts qui ont produit ces recommandations mettent en avant les pourcentages d’augmentation des risques. Mais une fois ramené en chiffres absolus, le danger semble moins important. Pour le cancer de l’œsophage, par exemple, consommer quelques verres par semaine augmente de 50% le risque de développer cette maladie. En fait cela veut dire qu’on passe d’un cas sur 15 000 personnes à 1,5 cas. Un chiffre qui reste peu élevé.

75% des Canadiens ont une consommation d'alcool régulière

Le cardiologue Martin Juneau, interrogé sur la chaîne québécoise TVA, parle pour sa part du rôle positif du vin consommé en quantité modérée. "Pour les maladies cardiovasculaires, je ne suis vraiment pas d’accord avec ce qui est écrit là, déclare-t-il. Malgré ce qui est dit dans ce rapport, on voit encore une protection cardiovasculaire pour l’infarctus du myocarde, pas pour toutes les pathologies. Si vous buvez un à deux verres par jour, en général, les études montrent une diminution du risque qui augmente par contre si vous dépassez les normes".

 

Il faudra voir quel impact ces recommandations auront sur les celles et ceux qui consomment régulièrement de l’alcool. Ce qui représente quand même 75% des Canadiens à travers le pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.