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Au Kenya, les transports publics passent à l'électrique

Le Kenya lance les bus de transport en commun électriques. Une société suédo-kenyane a présenté le premier bus "zéro émission" conçu et assemblé à Nairobi.

Article rédigé par franceinfo - Charlotte Simonart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Circulation automobile à Nairobi (Kenya), janvier 2018. Illustration (TONY KARUMBA / AFP)

Les bus publics au Kenya, c’est une institution. On les appelle les Matatu. Ils sont très colorés, font partie du folklore de la capitale. Mais les Matatu sont aussi très bruyants et polluants. L’entreprise Opibus propose aujourd’hui des Matatu électriques. Le premier d’entre eux est sorti de l’atelier il y a quelques jours pour un trajet-test. "C’est une grande étape aujourd’hui car nous travaillons sur ce projet depuis longtemps. Je suis très contente, reconnaît l'ingénieure Béatrice Wanjiru. Ce bus a le potentiel de révolutionner les transports publics au Kenya mais aussi en Afrique en général. Un véhicule facile à entretenir et peu coûteux à conduire, cela va faire la différence."
 
Ces bus ont une autonomie de 120 km. Il faut compter cinq à six heures de recharge. Dans quelques années, cela pourrait changer le visage de Nairobi. Car le bus est le principal moyen de transport des Kenyans. Il y en a plus de 12 000 dans la capitale, qui est une des plus polluées au monde. Ces Matatu électriques pourraient non seulement améliorer la qualité de l’air mais aussi la pollution sonore qui est difficilement supportable au centre-ville.

Le Kenya mise beaucoup sur les véhicules électriques

Outre l'aspect environnemental, il y a l’avantage économique alors que le prix du diesel atteint des sommets. Félix Eningsjö, l’un des cadres d’Opibus, explique que "le coût initial pour un bus électrique est de 100 000 dollars. Mais ensuite, vous diminuez le coût opérationnel de 60% par rapport à un Matatu classique. Cela va forcément se refléter dans les prix du transport pour les usagers. Au début, nous allons transformer les bus traditionnels en bus électriques. Mais ensuite nous développerons et créerons des bus ici, 100% kenyans." Dix Matatu seront opérationnels d’ici le mois de juillet. L’entreprise prévoit une production de masse pour l’année 2023. 
 

Il existe déjà quelques mototaxis électriques et même des voitures de safari électriques. Et ce n’est qu’un début. Le ministre kenyan du Tourisme a déclaré que d’ici 2030, les véhicules touristiques dans les parcs nationaux devront tous être électriques. Et cela a du sens puisque le Kenya est autosuffisant en électricité avec 90% d’énergie verte. 

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