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Au Niger, l'Union européenne prend en charge les migrants et traite les demandes d'asile le plus loin possible de son territoire

Plusieurs milliers de migrants, qui étaient détenus en Libye, sont évacués au Niger avant d'être accueillis par des pays d'Europe ou d'Amérique du Nord.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'entrée d'un centre d'accueil de migrants de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), à Agadez, au Niger en 2017. (ANTHONY ANEX / KEYSTONE / MAXPPP)

Depuis 2017, le mécanisme de transit d'urgence du Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU a assuré l'évacuation du Niger de plus de 5 500 migrants, considérés comme particulièrement vulnérables. Et leur prise en charge est particulièrement difficile. Il s'agit de personnes qui ont subi des violences en tous genres : séquestration, viols, torture, parfois pendant des années. La prise en charge médicale se fait parfois en Libye, parfois au Niger, où la plupart de ces personnes sont logées dans un centre à une heure de Niamey environ.

Mais pour ces demandeurs d'asile, certaines blessures ne sont pas physiques. C'est le cas d'une Somalienne de 22 ans que nous avons rencontrée, qui est restée quatre ans en Libye : "Là-bas, notre vie était détruite, notre futur était détruit. Combien de mes amis sont morts devant moi ? Comment puis-je oublier ? J'en rêve encore chaque nuit."

Pour les cas les plus fragiles, une prise en charge spécifique est prévue dans un centre à Niamey, avec des psychiatres ou des psychologues, mais aussi des cours de musique, de dessin ou de sport. L'objectif est de leur permettre de se libérer un peu des démons qui les hantent afin de se projeter vers l'avenir.

Un programme financé par l'UE

Dans le cadre du mécanisme de transit d'urgence, la plupart des demandeurs d'asile passent moins d'un an au Niger, le temps d'instruire leurs dossiers. Ils seront ensuite accueillis par des pays d'Europe ou d'Amérique du Nord. Depuis 2017, 3 500 évacués de Libye ont bénéficié du droit d'asile et ont été réinstallés à l'étranger.

Ce programme est financé par l'Union européenne avec son fonds fiduciaire d'urgence. Ce mécanisme s'inscrit dans ce qu'on appelle l'extra-territorialisation de la politique migratoire européenne. Aujourd'hui, l'Union européenne cherche à traiter les demandes d'asile le plus loin possible de son territoire. À Niamey en l'occurrence, le mécanisme de transit d'urgence permet de le faire à des milliers de kilomètres de ses frontières. 

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