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Au Sénégal, les agriculteurs s'adaptent à la baisse inquiétante des nappes phréatiques

Le 9e forum mondial de l’eau s'est ouvert lundi 21 mars à Dakar. C'est la première fois que cet événement international majeur sur la gestion de l’eau et de l’assainissement se déroule en Afrique subsaharienne.

Article rédigé par franceinfo - Théa Ollivier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un champ familial à Fimela (Sénégal) le 31 août 2021. Illustration (JOHN WESSELS / AFP)

L'accès à l'eau devient de plus en plus problématique dans la zone maraîchère des Niayes, surnommé le grenier du Sénégal, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Dakar. À tel point que certains producteurs, qui voient les nappes phréatiques baisser, ont choisi de modifier leurs pratiques.

Samba Dia, par exemple, a dû investir dans des motopompes et de mini forages assez profonds, alors que le champ où il fait aujourd’hui pousser des papayers était avant un marécage : "Avant, on creusait et on trouvait de l'eau, confirme-t-il. Mais actuellement ça baisse, donc on est obligé de faire des petits forages, jusqu'à 20 mètres. Là, on a de l'eau en quantité suffisante."

"La cause, c'est la pluviométrie qui baisse, chaque année. C'est inquiétant."

Samba Dia, agriculteur

à franceinfo

Thierno Gningue, producteur depuis 2017, utilise quant à lui une technique d’arrosage en aspersion, avec des bandes qui passent entre ses cultures, trouées tous les 20 centimètres et qui laissent s’échapper de fines gouttes en jet. "Avec cette technique, j'économise de l'eau et du carburant. Quand je mets les paillages, ça conserve l'humidité. Après arrosage, je peux rester trois ou quatre jours sans arroser." Dans un autre champ, Omar Diop essaye un système de goutte-à-goutte pour faire pousser des pastèques et des aubergines amères. "C'est pour ne pas gaspiller l'eau. Nous avons des usines autour, qui ont des moto-pompes, et ça pose un problème."

Économiser l'eau... et reboiser

Pour faire face à cette tension autour de la disponibilité de l’eau, une "plateforme locale de l’eau" a été créée dans la zone de Mboro, notamment en partenariat avec différentes institutions de l'État. L’idée est que les acteurs se concertent sur une utilisation rationnelle de cette ressource. "Si on veut pousser les agriculteurs à utiliser les nouveaux systèmes comme l'aspersion ou le goutte-à-goutte, il faut que cette eau ne soit pas chargée en fer et autres éléments qui pourraient boucher les conduits d'arrosage, souligne Medoune Loum, qui préside la plateforme. Et, ajoute-t-il, "pour que la nappe se régénère, il faut des pluies. Et pour avoir des pluies, il faut reboiser."

5 000 plants sont déjà en train de pousser en pépinière, pour la prochaine campagne de reboisement.

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