Bandi, écrivain critique... en Corée du Nord !
Ce "Soljenitsyne nord-coréen" se fait appeler "Bandi". Mais c'est évidemment un pseudonyme. L’homme serait un membre de la très officielle association des écrivains de Corée du Nord. Lors de l’épouvantable famine qui a ravagé le pays dans les années 90, il a écrit sous le manteau cette série de nouvelles très critiques, qu’il a réussi à exfiltrer ensuite grâce à un ami qui les a cachés dans des textes de propagande.
Le recueil, intitulé "La dénonciation ", a d’abord été publié en Corée du Sud, dans une relative indifférence, mais il a soulevé un intérêt immense à l’étranger : des traductions sont attendues au Japon, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, à Taiwan. La France est d’ailleurs le premier pays en dehors de la Corée à publier le livre.
Le quotidien d'une dictature
Ces nouvelles racontent la vie quotidienne dans un état totalitaire où le culte de la personnalité fait des dirigeants de la famille Kim de véritables dieux vivants. Le livre donne un visage humain aux souffrances des Nord-Coréens. Il décrit comment la société est divisée en castes, comment la police secrète mène une surveillance omniprésente, il s’interroge sur le deuil obligatoire qu’il faut jouer lors de la mort du "Grand Dirigeant"…
Mais Bandi existe-t-il vraiment? Le livre a été accueilli avec scepticisme en Corée du Sud, où certains ont exprimé des doutes sur l’authenticité de l’auteur. Pour la traductrice de l’édition française, Bandi est bien Nord-Coréen. L’écrivain serait toujours vivant et il continuerait d’écrire, malgré les risques de voir son identité être découverte par le régime.
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