En Autriche, des contrefaçons de masques FFP2 jettent une ombre sur la stratégie gouvernementale contre le Covid-19
L'un des principaux fabricants autrichiens de masques FFP2 est soupçonné d’avoir vendu des masques venus de Chine sous le label "Made in Autriche", en ayant recours au travail dissimulé.
Dans ce pays où le port du masque FFP2 est généralisé depuis plus d’un mois, l'affaire a fait scandale. Le chancelier Sebastian Kurz voulait faire de l’Autriche un modèle de lutte contre le coronavirus Covid-19 en imposant, dès janvier dernier, le port du masque FFP2 dans les transports et les commerces. Il avait alors promis que ces masques seraient vendus à prix coûtant, soit environ 60 centimes et qu’il y en aurait suffisamment, ce qui a été le cas jusqu’à présent, notamment grâce aux fabricants autrichiens qui ont fortement augmenté leur production ces dernières semaines. Mais aujourd’hui, l’un d’entre eux est soupçonné d’avoir triché, jetant une ombre sur la stratégie voulue par le chancelier.
Le fabricant nie les accusations portées contre lui
Ce fabricant est soupçonné d’avoir reconditionné des masques produits en Chine et de les avoir vendus plus cher sous le label "Made in Autriche", en ayant recours au travail dissimulé. Le parquet, qui a perquisitionné deux sites distincts de l’entreprise, n’a pas nommé cette dernière mais, selon la presse, il s’agirait d’Hygiene Austria, une société de production fondée en avril 2020 par deux marques très connues en Autriche, Lenzing et Palmers. Sebastian Kurz avait d’ailleurs remercié les deux enseignes d’avoir créé cette entreprise qui, selon lui, permettait de ne pas dépendre uniquement du marché international dans ce secteur stratégique. Hygiene Austria est aujourd’hui l’un des plus gros fabricants de masques FFP2 du pays et nie fermement toutes les accusations.
Sebastian Kurz fragilisé
Les regards sont désormais tournés vers Sebastian Kurz, le chancelier autrichien, et l’opposition lui demande des comptes. Elle veut notamment savoir combien de masques FFP2 l’État a acheté à cette entreprise et dans quelles conditions, pointant au passage les liens entre l’entourage du chancelier et ce fabricant. Interrogé sur ce sujet mercredi 3 mars, Sebastian Kurz a expliqué qu’il ne savait rien de plus que les informations données dans les médias. Mais il est certain qu’il se serait bien passé de cette polémique, alors que l’Autriche a entamé il y a un mois un déconfinement très prudent et qu’il doit se rendre aujourd’hui en Israël afin de lancer un partenariat avec l’État hébreu et le Danemark pour produire à l’avenir des vaccins de deuxième génération.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.