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En Colombie, les producteurs de café interpellent l'Europe pour une hausse des prix

Le prix du café chute sur les marchés internationaux, ce qui provoque une forte inquiétude en Colombie, troisième pays producteur mondial, où trois millions de personnes vivent de ce produit.

Article rédigé par franceinfo - Marie-Eve Detoeuf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une plantation de café en Colombie en 2016 (illustration). (SERGI REBOREDO / PICTURE ALLIANCE)

Les caféiculteurs colombiens tirent la sonnette d'alarme. Le prix de la livre de café continue de chuter sur les marchés internationaux. Pour la première fois depuis douze ans, il est tombé sous un dollar le 14 septembre dernier, à 95,45 centimes.

La crise du café qui est mondiale tourne à la catastrophe pour les 540 000 familles qui en vivent dans le pays andin. Avec les emplois indirects, trois millions de personnes sont concernées. Profitant du sommet de l’Organisation internationale du café (OIC) qui se tient à Londres du 17 au 21 septembre, les caféiculteurs colombiens ont demandé à l’Union européenne de faire un geste. Une jeune association, la Dignité agricole colombienne (DAC), a écrit à Bruxelles pour expliquer que le prix actuel du café ne couvre plus son coût de production, ajoutant que ce sont les paysans qui payent la facture de la crise puisqu’ils ne reçoivent qu’une infime partie des 200 milliards de dollars que représente le marché mondial du café.

Un pilier de l'économie colombienne ébranlé

La dernière récolte au Brésil a été excellente. Mais la crise ne s’explique pas que par la surproduction. Il y a aussi la spéculation des fonds d’investissements. Ils jouent avec le café comme ils jouent avec le pétrole. L’Union européenne est le premier importateur mondial de café. Les caféiculteurs colombiens lui adressent donc un message : "Pourquoi parler aide au développement, appui au processus de paix, coopération en matière de lutte contre la drogue, si vous laissez s’effondrer le revenu des cultivateurs du café ?"  La crise du secteur risque d'affecter l’ensemble de l’économie colombienne, préviennent les producteurs de café.

Le café est ici une affaire d’État. Il a longtemps été le principal produit d’exportation et il a financé le démarrage industriel du pays. Il a façonné les paysages et donné son surnom à l’équipe de foot, les "cafeteros", les "cafetiers". Dans tous les bureaux, une "dame du café" vous sert un café léger toutes les demi-heures. Mais le café n’est plus ce qu’il était. Le Vietnam a depuis longtemps ravi la place de deuxième producteur mondial à la Colombie, à présent confrontée à un choix : le pays peut tenter de réduire ses coûts de production, en plantant des espèces plus résistantes et en mécanisant la récolte des grains, ou au contraire jouer la qualité de son arabica. Le gouvernement d’Ivan Duque, en place depuis un mois et demi, a promis des mesures structurelles. Elles n’ont toujours pas été annoncées.   

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