En Corée du Sud, un robot livrera bientôt les repas à domicile
Ce robot, qui ressemble à une grosse glacière à roulettes, est encore en cours de conception. Il sera commercialisé en 2023.
Il s’appelle Dilly, il ressemble à une glacière à roulettes, haute de 80 centimètres, et bardée de caméras et de capteurs. Ce robot qui peut rouler jusqu’à 4 km/h, peut tout livrer, des hamburgers aux pizzas, en passant par des steaks et des sushis.
Derrière ce projet se trouve Baedal Minjok, une application à succès qui met en contact internautes et restaurants locaux. Les Coréens adorent se faire livrer leur repas d’un clic sur leur smartphone : Baedal Minjok, c’est 28 millions de commandes par mois - pour un pays de 51 millions d’habitants !
Arrivée prévue en 2023
Woowa Brothers, l’entreprise qui gère cette application, veut passer à la vitesse supérieure avec des livraisons robotisées. Elle a reçu 320 millions de dollars d’investissements pour développer un prototype. La commercialisation est prévue en 2023. L’entreprise rêve de s’attaquer à un marché mondial évalué à 30 milliards de dollars.
Mais avant que Dilly ne livre du poulet frit à domicile, plusieurs défis sont à relever. D'abord, Séoul est densément peuplée et son trafic est intense. La machine devra être capable d’arpenter les trottoirs et de manœuvrer dans les rues aux heures de pointe, sans renverser les passants.
Il faudra aussi convaincre les résidents des barres d’immeubles d’autoriser le robot à utiliser leurs ascenseurs et à parcourir leurs couloirs. Des associations de résidents expriment déjà quelques réticences mais qui devraient être surmontées : en Corée, l’innovation technologique est en général vue d’un œil bienveillant. Le robot livreur permettra aussi de réduire les coûts de livraison et de compenser le manque de main d’œuvre, dans un pays où la population vieillit vite.
La Corée du Sud, paradis ou enfer des robots ?
La Corée est en effet le pays le plus automatisé au monde, avec 631 robots industriels pour 10 000 employés humains (en 2016). À l’aéroport d’Incheon, qui dessert Séoul, une escouade de robots qui parlent qautre langues accompagnent les passagers perdus jusqu’à leur porte d’embarquement. Ils nettoient même le sol, le tout sans bousculer les voyageurs.
Les talents coréens en la matière suscitent même des inquiétudes : l’année dernière, une université coréenne a été menacée de boycott parce qu'elle travaille sur des systèmes d’armement autonomes, autrement dit, des robots-tueurs. Mais pas d’inquiétude : le robot livreur de nouilles, lui, ne devrait pas être armé.
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