Cet article date de plus de sept ans.

En direct du monde. Aux Etats-Unis, le cœur de New York abriterait une base secrète de la NSA.

La NSA aurait installé, en plein coeur de New York et en toute confidentialité, un poste avancé de surveillance. Selon le site d'informations The Intercept, un bâtiment occupé par le géant des télécommunications AT&T, abriterait un centre d’espionnage.

Article rédigé par franceinfo, Charlotte Alix, Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Logo NSA, National sécurity Agency. (PAUL J. RICHARDS / AFP)

S’appuyant sur des documents fournis par le lanceur d’alerte Edward Snowden, le site d'informations The Intercept révèle qu’un gratte-ciel occupé par le géant des télécommunications AT&T, servirait à une surveillance soigneusement cachée.

Un building construit comme une forteresse

Depuis plusieurs décennies, le mystère de l'adresse du 33 Thomas Street, intrigue les New Yorkais. Ce bâtiment massif de 168 mètres de haut a une particularité : il n’a pas une seule fenêtre. Ce bâtiment a été construit pour protéger ce qui devait devenir un des principaux centres de traitement des communications longue-distance, opéré par une filiale d’AT&T, le deuxième opérateur téléphonique des États-Unis. La construction a démarré en 1969, en pleine guerre froide et d’après les plans de l’époque, le gratte-ciel de 29 étages devait pouvoir résister à une attaque atomique. Et jusqu’à il y a peu, on savait simplement que le Long Lines Building, surnom du bâtiment appartenait à AT&T, qui, depuis ce centre, achemine les communications entre les Etats-Unis et l’étranger.

Que dissimulent les appels longues distances ?

Le bâtiment pourrait bien être un des plus important sites de surveillance de la NSA. Le conditionnel est de mise puisque dans les documents de la NSA transmis par Edward Snowden, il n’est jamais mentionné le nom du bâtiment et celui d’AT&T. Les documents contiennent des noms de code mais en recoupant avec des plans architecturaux et des interviews d’anciens employés, le site d’info affirme sans l’ombre d’un doute que le 33 Thomas Street est un site de surveillance. D’après The Intercept, la NSA y posséderait des locaux et du matériel lui permettant d’intercepter des communications téléphoniques mais aussi des communications sur internet.

Soupçons sur un programme majeur   

Le Long Lines Building serait même un pilier d’un programme de surveillance mis en place par la NSA au début des années 70 et révélé par Edward Snowden en 2013. Le programme viserait à intercepter les communications d’institutions internationales comme l’ONU, la Banque mondiale ou le FMI, mais aussi les communications d’une quarantaine de pays dont celles de certains alliés comme la France, l’Allemagne et l’Italie. Et cela avec l’aide d’AT&T, son “partenaire d’accès” selon le terme utilisé dans les documents top secret. AT&T qui assure qu’aucune agence gouvernementale n’est autorisée à "se connecter directement ou à contrôler” son réseau.  Mais le site The Intercept rappelle qu’une enquête du New York Times publiée l’an dernier a prouvé les liens étroits entre la NSA et le géant des télécommunications au cours des quarante dernières années.

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