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En direct du monde. En Corée du Sud, des spécialistes du hobby s’occupent de vos week-ends

Certains Sud-Coréens sont si occupés par leur travail qu’ils sont parfois démunis lorsque pointe le week-end : des agences de conseil en loisirs viennent à leur secours en leur proposant des hobbies adaptés à leur personnalité.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Ojardias
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Certains jeunes salariés, qui se dévouent ensuite corps et âme à leur entreprise, sont démunis quand arrive le week-end. (KIM JAE-HWAN / AFP)

Se trouver le bon hobby est à une affaire à ne pas prendre à la légère en Corée du Sud, où certains sont si occupés par leur travail qu’ils ont recours aux conseils de spécialistes du hobby pour bien s’occuper les week-ends. Le phénomène est tel que le quotidien Korea Times y consacre une enquête…

"Redonner du plaisir à leur vie"

L’émergence de la société de loisirs est relativement récente en Corée du Sud et certains jeunes, qui ont sacrifié leur enfance à leurs études et se dévouent ensuite corps et âme à leur entreprise, sont démunis quand arrive le week-end. C’est là qu’interviennent les professionnels. Parmi ces derniers, des agences de conseil en hobbies, comme "Moccozy" ou "Hobbybox", dont la patronne, Do Hyun-ah, déclare au journal : "Beaucoup de Coréens ne trouvent pas l’équilibre entre travail et vie personnelle. Ils n’ont pas de passe-temps. Mon rôle est de trouver de bons hobbys à mes clients, pour redonner du plaisir à leur vie."   

Des hobbys adaptés aux "créatifs", "impulsifs", "extravertis"

En pratique, un consultant donne à son client un questionnaire de personnalité à remplir. Selon, selon la teneur vos réponses, il apprendra la magie, ou l’art de faire voler les drones – des passe-temps, semble-t-il recommandés à ceux considérés comme "impulsifs" ou "extravertis". Par contre, s’il entre dans la catégorie des "créatifs", il pourra se plonger dans l’étude de la poterie, de l’ébénisterie, ou encore dans celle de la fabrication de modèles réduits ou de bougies. Des startups proposent aussi de vous envoyer chaque mois, par la poste, des objets à fabriquer soi-même, à la maison.

Chassez le naturel…

Cette recherche du hobby parfait n’est pas toujours dénuée de visées professionnelles. Le Korea Times raconte ainsi que des jeunes chercheurs d’emploi ont honte d’écrire, dans la rubrique "hobby" de leur CV, "lire et voir des films" – ce que feraient huit Coréens sur dix. "J’ai peur de paraître ennuyeux, de sembler moins compétitifs que les autres", explique ainsi au quotidien un jeune, accablé de n’être que fan de lecture et de cinéma. Les Coréens affirment souvent que leur société est la plus concurrentielle au monde et ainsi, trouver un hobby original ou prestigieux peut ainsi devenir un moyen de montrer sa différence, de se démarquer des autres et donc d’être plus "compétitif".

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