En direct du monde. Inde : Grève inédite chez les cueilleurs des plantations de thé de Darjeeling
Une grève d'une ampleur inédite est en cours depuis près de deux mois dans les plantations de thé de Darjeeling, au nord-est de l'Inde.
Au Cachemire, cette zone montagneuse du nord-est de l'Inde, un groupe représentant l'ethnie minoritaire des Gorkhas réclame la création d'un État propre au sein de la Fédération indienne. Le mouvement est suivi par les cueilleurs des plantations qui travaillent dans des conditions misérables. Résultat : l'un des thés les plus recherchés au monde, le Darjeeling, a disparu des marchés.
25 syndicats engagés dans cette grève
Les Gorkhas, une population des montagnes, vivent actuellement au sein de l'État du Bengale-Occidental mais ils affirment qu'ils souffrent d'une colonisation culturelle de la part du groupe majoritaire des Bengalais. Il y a plus de deux mois, ils ont entamé des manifestations violentes, ce qui a enflammé le mouvement dans ces confins de l'Himalaya, au nord-est du pays. Le 9 juin dernier, 25 syndicats de travailleurs des plantations surplombant la ville de Darjeeling ont décidé de rallier cette grogne pour réclamer l'application de leur salaire minimum.
Des conditions de récoltes féodales
En effet, ce thé a beau être l'un des plus appréciés et recherchés sur les marchés mondiaux, les personnes qui cueillent ses feuilles vivent et travaillent dans des conditions féodales : ils sont payés parfois 1,20 euro par jour. Les maisons qui leur sont fournies dans les plantations sont dans des états pitoyables et leurs enfants sont souvent forcés de participer pour augmenter leurs revenus. Le tout, en violation claire de la loi indienne. Cela ne fait que reproduire cette injustice car, sans éducation formelle, ces enfants suivent la voie de leurs parents et deviennent, à leur tour, dépendants des propriétaires des plantations pour survivre.
Une grève catastrophique pour l'industrie du thé
L'été est la période de récolte la plus faste de l'année mais, en juin, la production a baissé de 90%, ce qui fait mécaniquement grimper les prix. Habituellement, l'essentiel des feuilles de Darjeeling partent à l'étranger. Mais, depuis un mois, plus aucun thé n'est exporté. Cette situation, inédite depuis des décennies, pourrait durer. Comme les buissons ne sont plus entretenus, il faudra les retailler et ils mettront du temps pour redonner des feuilles de qualité.
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