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En Espagne, à la découverte du "plus petit festival de cinéma du monde"

Chaque année à la fin du mois d'août, le plus petit festival de cinéma du monde se tient à Ascaso, au nord de l'Espagne. Une manière de promouvoir le cinéma indépendant et de reconstruire ce petit village en ruines. 

Article rédigé par franceinfo - Mathieu de Taillac
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La "salle" de projection du festival d'Ascaso, en 2014. (QUIQUE FACIL / MUESTRA CINE)

Le festival "Muestra de Cine" s'est tenu à Ascaso, un tout petit village à peine habité, dans la province de Huesca, la partie centrale des Pyrénées, à une soixantaine de kilomètres à vol d'oiseau au sud de Lourdes. Pour s'y rendre, il faut emprunter une longue route sinueuse, qui monte et qui tournicote.

"Tout est petit ici", résume Miguel Cordero, l'un des deux codirecteurs du festival. "Nous sommes à 1 000 mètres d'atlitude, il y a six maisons et une église. Nous aimons aussi le petit cinéma, avec un budget réduit", poursuit-il. D'ailleurs, la salle principale de projection n'est pas une salle, mais un terrain derrière une grange : des rangées de chaises y ont été disposées et un grand écran blanc installé contre le mur. 

Promouvoir le cinéma d'auteur et reconstruire le village

Cette expression de "plus petit festival du monde" permet surtout de faire parler de l'événement. "Le premier objectif est d'apporter le cinéma d'auteur, indépendant, celui qui a beaucoup de prix dans les festivals internationaux, mais qui en Espagne n'a pas de distribution commerciale", avance Miguel Cordero. 

"Nous voulons aussi reconstruire le village, car c'était un village en ruines."

Miguel Cordero, codirecteur du festival d'Ascaso

à franceinfo

Le festival draine un peu d’aides publiques qui permettent de rénover le village. "Nous avons donc décidé de reconstruire pas seulement les maisons, mais aussi les chemins ou même les bâtiments où se tient aujourd’hui le festival qui étaient des bâtiments pensés pour les animaux", détaille le codirecteur. Le village reconstruit accueille ensuite des expositions, des projections, et surtout des colloques à l’issue des films. 

Cette année, à l'affiche du festival, il y avait notamment une exposition consacrée à l'acteur José Luis López Vázquez, qui est un monument du cinéma espagnol, qui a tourné plus de 200 films et qui a refusé une carrière à Hollywood. Il aurait eu 100 ans en 2022, son fils était présent au festival. Un film français a aussi été projeté : Retour à Reims,, adaptation de l'essai du sociologue Didier Eribon. La projection a permis un dialogue avec le public sur le sort de la classe ouvrière et la montée de l'extrême droite en France et en Espagne. 

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