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En Malaisie, le procès des deux femmes qui ont empoisonné le demi-frère de Kim Jong-un à l'aéroport de Kuala Lumpur se poursuit

Un tribunal malaisien a retenu jeudi l'accusation de meurtre par préméditation à l'encontre des deux jeunes femmes. Leurs avocats avancent qu'elles ont été manipulées par le régime de Corée du Nord.

Article rédigé par franceinfo - Louis Palligiano
Radio France
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Montage photo des deux femmes accusées du meurtre de Kim Jong-nam, l'Indonésienne Siti Aisyah (à droite) et la Vietnamienne Thi Huong (à gauche). (HANDOUT / ROYAL MALAYSIAN POLICE / AFP)

L’invraisemblable affaire de l’assassinat de Kim Jong-nam, le demi-frère exilé du leader nord-coréen Kim Jong-un, connaît une nouvelle étape, jeudi 16 août. Le procès de deux femmes accusées de l'assassinat va se poursuivre : après avoir entendu les arguments du parquet, la cour de Shah Alam, près de Kuala Lumpur, a estimé que les preuves avancées contre l'Indonésienne Siti Aisyah et la Vietnamienne Thi Huong étaient suffisantes pour soutenir l'accusation de meurtre avec préméditation.

Le tribunal devait décider si les deux femmes impliquées dans ce meurtre spectaculaire, perpétré le 14 février 217 au beau milieu de la foule dans un terminal de l’aéroport de Kuala Lumpur, sont de simples boucs émissaires du régime nord-coréen ou des tueuses pleinement conscientes de leur geste.

La vidéo de l'assassinat de Kim Jong-Nam à l'aéroport de Kuala Lumpur
La vidéo de l'assassinat de Kim Jong-Nam à l'aéroport de Kuala Lumpur La vidéo de l'assassinat de Kim Jong-Nam à l'aéroport de Kuala Lumpur (FUJITV / REUTERS)

Les accusées risquent la peine de mort

L’Indonésienne Siti Aisyah, 25 ans, et la Vietnamienne Doan Thi Huong, 29 ans, accusées d’avoir enduit le visage de Kim Jong-nam de VX, un puissant neurotoxique, martèlent depuis le début du procès, il y a plus de 10 mois, avoir cru prendre part à une farce devant une caméra-cachée. Elles auraient été recrutées par des agents nord-coréens sous le prétexte fallacieux d’un jeu diffusé sur Internet. Il s’agit des deux seules suspectes en détention et elles risquent la peine de mort si elles sont reconnues coupables.

Dans son plaidoyer final, l’un des procureurs a déclaré que les deux accusées devaient avoir été entraînées à utiliser le VX car elles connaissaient la meilleure voie pour qu’il puisse pénétrer dans le corps de la victime. Et elles savaient qu’elles devaient se laver les mains dans les 15 minutes afin d’éviter d’être contaminées par l’agent neurotoxique. Il a également souligné que malgré leurs allégations à propos d’un canular, leur comportement et leurs expressions faciales pendant l’attaque ne reflétaient aucun humour.

Aucun Nord-Coréen sur le banc des accusés

Les avocats de la défense estiment, quant à eux, que les deux jeunes femmes, issues de milieux très modestes, étaient simplement des pions dans un meurtre à motivation politique, clairement lié à l’ambassade de Corée du Nord à Kuala Lumpur.

Les grands absents de ce procès sont évidemment les quatre Nord-Coréens filmés par les caméras de sécurité et suspectés d’être les cerveaux qui ont recruté les femmes, les ont formées et ont fourni le VX. Tous ont fui la Malaisie le matin même de la mort de Kim Jong-nam et aucun n’est en détention. L’un des avocats de la défense pointe du doigt une "grande lacune" pour l’accusation et suggère que le meurtre ne sera peut-être jamais résolu.

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