La Finlande inaugure son nouvel EPR, le plus gros réacteur nucléaire d’Europe
La Finlande s’est dotée d’un réacteur nucléaire de nouvelle génération. Une technologie française qui devrait lui fournir à terme 14% de son électricité.
Il y a quelques années, les raisons de ne pas être content de l’arrivée d’un nouveau réacteur nucléaire en Finlande étaient nombreuses. D’autant plus que les travaux de cet EPR de technologie française ont pris douze ans de retard. Et puis il y a les dérapages financiers : la facture finale est passée de 3 à 9 milliards d’euros. Tout ça s’est même fini devant un tribunal. Mais aujourd’hui, les Finlandais semblent satisfaits de pouvoir enfin profiter de cette nouvelle source d’électricité.
La première raison en est que la Finlande est le seul pays nordique à souffrir d’un important déficit énergétique. En Suède, vous avez l’hydro-électricité, en Norvège, le gaz et le pétrole, en Islande, la géothermie, mais rien de tout ça en Finlande.
Autre avantage avec cet EPR : la Finlande va aussi diminuer ses émissions de CO2. C’est notamment ce qui a convaincu les partis politiques qui, au départ, étaient réfractaires, et notamment les écologistes. "Dans notre nouvelle déclaration de principes, on ne fait pas mention du tout du nucléaire, explique Veli Liikanen, secrétaire général des Verts finlandais. On dit juste que nous voulons le développement de toute technologie qui soit bas carbone et pro-environnementale".
Déjà de nouveaux sites envisagés
Les Verts Finlandais restent toutefois critiques envers cet EPR gigantesque, le plus gros réacteur d’Europe. Mais faute de mieux, ils ne sont plus contre le principe du nucléaire : une position plutôt rare parmi les Verts européens. Et avec la guerre en Ukraine, cette électricité nucléaire est encore plus bienvenue, surtout que la majorité des importations énergétique de la Finlande vient de Russie. En électrifiant son économie, la Finlande va donc pouvoir acheter moins de charbon et de gaz russe. Ce sera d’autant plus tentant qu’avec l’EPR, le prix de l’électricité, pour les ménages comme pour les entreprises, va baisser.
La Finlande compte donc poursuivre dans cette voie. Ce réacteur, baptisé Olkiluoto-3, est le cinquième du pays et devrait fournir à terme 14% de l’électricité du pays, qui a prévu de construire deux nouveaux réacteurs. En revanche, un projet ne se fera pas. Ou du moins pas tout de suite : il est celui prévu à Pyhäjoki, au nord-ouest du pays car le constructeur devait être le russe Rusatom.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.