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Reportage
Au Japon, le masque anti-Covid devient une "culotte de visage"

Si la politique sanitaire a été grandement assouplie ces derniers mois, les Japonais restent sur leurs gardes et ne veulent pas faire tomber le masque.
Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le quartier de Shibuya à Tokyo, le 1er mars 2023. (KARYN NISHIMURA / FRANCEINFO)

Au moins 90% des Japonais continuent de porter un masque à l’extérieur, y compris lorsqu’ils sont à vélo ou déambulent seuls dans les rues. En intérieur, le port du masque est toujours demandé dans la plupart des lieux publics, dans les transports, dans les établissements scolaires et dans beaucoup d’entreprises. Il n’y a guère qu’à domicile, dans les bars et restaurants que l’on voit des visages sans masque. C'est ainsi depuis trois ans, même si le nombre de contaminations Covid-19 a chuté dernièrement autour de 10 à 15 000 par jour, soit 20 fois moins qu’au pire moment. 

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Mais, à partir du 13 mars, les autorités ne donneront plus de recommandations : chacun devra décider de le porter ou non – hormis dans des hôpitaux ou maisons de retraite où il restera de rigueur. Si vous imaginez que, d’un seul coup, tous les Japonais vont se sentir libérés et jeter leurs masques aux orties, détrompez-vous. C’est bien tout le contraire qui risque de se produire. 

Un vêtement qui cache l'intimité et les complexes

Au Japon, il y a une forte réticence à se passer du masque. "Je vais probablement continuer de le porter", déclare une jeune femme, interrogée dans la rue. Tous les sondages montrent que cette position est partagée par la plupart des Japonais. Même le Premier ministre prend des précautions pour répondre, histoire de ménager tout le monde : "J’aurai, je pense, plus d’occasions de ne pas porter de masque, mais je jugerai que faire en fonction des circonstances." 

Le masque est devenu – surtout pour les enfants, adolescents et jeunes adultes – comme un vêtement qui cache une partie de l’intimité et des complexes, au point qu’est née l’expression "culotte de visage". Comprenez : cette "culotte" que l’on n’ose donc pas retirer en public.

Dans les écoles, certains disent avoir peur de montrer les expressions de leur visage, leur sourire. Ils ont la sensation d’être nus. "Je ne peux pas l’enlever d’un seul coup, je dois me réhabituer", confie une étudiante. Il faut aussi reconnaître que la levée des recommandations du port de masque tombe en pleine période de pollens, auxquels de très nombreux Japonais sont allergiques et contre lesquels le masque est depuis bien longtemps la première des protections.

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