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En un mot : Le bizutage, ce truc d'un autre siècle

Le mot du jour, c'est "bizutage". Il n'aura échappé à personne. En tout cas, pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une photo montrant des étudiants se battre avec de la farine lors d'une journée d'intégration, à Poitiers, publiée le 28 octobre 2012.  ( PIERRE LE MASSON / MAXPPP)

Oh les vilains étudiants en médecine. Croulant sous le boulot, ils ont la fâcheuse tendance à se défouler sur l'autre. A Caen, le bizutage a failli tourner vinaigre. Une enquête de police a été ouverte, car une liste de "commandements" a été découverte sur le compte secret Facebook de la corpo médecine.

Le mot de l'actu est donc : "bizutage". Qui viendrait de "bisogne" qui signifie soldat nouveau, recrue. Mais qui pourrait, aussi, venir de "bésu" qui veut dire "élève nouveau", "niais".

En fac de médecine, la sélection est dure, on le sait. Ca bosse beaucoup. On tripote des organes. On parle de corps, assez librement. Et visiblement, ça les inspire beaucoup les étudiants de médecine. Pas question de laisser entrer comme ça, une recrue, un niais quoi… Il faut aller le titiller. Voire l'humilier un peu, beaucoup. Voire le traumatiser parce que c'est rigolo. Parmi les 69 commandements (déjà, 69, ça parle), établis par la corpo médecine à Caen, il fallait réaliser un film à caractère pornographique. Rooo… comme c’est drôle ! Et qui devait tourner dans ce film tellement drôle ? Le niais de service, sans doute… Bizuté par l’élite de la nation, ceux qui passent des concours difficiles. Quelle chance ! Vous savez… ceux à qui on va, ensuite, montrer nos organes, nos corps, raconter nos vies intimes… enfin, les médecins quoi.

A la fac de Caen, ce sont les syndicats étudiants qui ont alerté la direction de l’université

C’est marrant, dans quasiment toutes les affaires de bizutage (des faits, passibles de 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende), les directions semblent découvrir les faits. Rigolo, n’est-ce pas ? Comme dans la prestigieuse équipe de gymnastique des pompiers de Paris. Un soir de 2012, dans un bus, un garçon aurait été violé, avec une bouteille, devant ses camarades. Je me bidonne ! Et un autre aurait été forcé a fait un truc hilarant : mordre des fesses, jusqu’au sang, puis les enduire de baume du Tigre. N’est-ce pas à se tordre de rire ? Mais attendez… ce qui est poilant, c’est que ça se passait à l’arrière de l’autocar (surnommé le Bronx, alors là, crise de rire !), et que d’après l’enquête le garçon criait et se débattait. Mais les supérieurs hiérarchiques ont été dédouanés, car ils n’auraient rien entendu.

En un mot : j’ai assez envie de faire avaler le serment d’Hypocrate à certains futurs médecins. Mais alors, uniquement cul sec, serment baignant dans un litre de vomi mélangé à un bel écrasé de cervelle (humaine, bien sûr). On y ajouterait quelques centilitres d’urine… de l’urine d’élite hein... allez, on se marrerait un coup, non ?    

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