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En un mot. Zuckerberg, ce petit garçon qui implore le pardon

Le mot de l'actu du jour est : Facebook. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, devant la chambre des représentants, à Washington, le 11 avril 2018. (SAUL LOEB / AFP)

Facebook qui vient de l’anglais Visage et Livre : c’est donc un trombinoscope. Facebook, cette invention géniale, est donc l’art de rendre populaire ta tronche ou celle de ta vie. J’te Like, j’te Like pas. J’te Grrr, j’te Grrr pas. Facebook est une histoire de gens seuls. Au départ, Mark Zuckerberg (le petit garçon pris aujourd’hui le doigt dans le pot de confiture), était un jeune étudiant à Harvard qui n’arrivait pas à emballer. Sa tronche n’était pas populaire. Et ça l’agaçait, ça le frustrait, ça le rendait seul. Il ne voulait pas devenir un gros beta, sans meuf. 14 ans après avoir mis au monde son animal domestique (nommé The Facebook à l’époque), animal partagé, câliné et caressé par la terre entière….14 ans après, le jeune Mark se retrouve à la barre. Au tribunal du Monde.

"Tu as été un méchant garçon, Mark ! C’est mal !", lui a-t-on crié dans les oreilles, au Congrès américain. "Tu mérites une bonne fessée, avec les fesses toutes rouges ! Et en public", lui ont répété les Européens à Bruxelles, mardi. Que lui dira Emmanuel Macron, à l’Elysée ? "Allez, j’te Like gars ! Tu crées des choses toi au moins !". Ou alors "Waouh, t’en as fait des dégâts tout de même. Grrr. T’as laissé collecter les données perso de 87 millions d’utilisateurs de Facebook, par une boite qui a bossé avec Trump. Tu les as exploitées à leur insu. Et l’action Facebook a chuté de 7% à la bourse de New York en mars dernier  c’est Grrr  ça tu sais. "Mais j’ai pas fait exprès monsieur Macron. Je n’arrête pas de m’excuser. Moi, je veux que le bien des gens, qu’ils soient plus seuls, qu’on ait tous des amis et des meufs !". "Mais que vois-je ? (il clique sur waouh). Tu as laissé Facebook collaborer avec la NSA, en 2013. Et l'ancien garant de la protection des données de Facebook a ensuite été embauché par la NSA ! Pas de waouh, je déclique, j’opte pour Grrr".

"Mais non mais non, j’ai rien fait exprès, je vous l’jure, c’est pour le bien de la nation américaine !". "C’est vrai tu as créé un truc de fou, c’est génial, nous on utilise Facebook tout le temps à En Marche" (et hop le président clique sur ahah, rires). "Ah ben vous voyez, c’est pour les liens, c’est pour faire le bien". "Mais je vois que l’année dernière, le Guardian a écrit que les modérateurs de Facebook avaient reçu pour instruction de tolérer, sous certaines conditions, les posts négationnistes ou contestant la véracité de la Shoah". Là, je sens que le président va cliquer sur l’emoji "Triste". Gagné ! Il le fait illico. Facebook est une formidable bouée de sauvetage, qui nous rend addict car on peut y parler publiquement à l’infini, même sans être entendu. C’est la compression de toutes les solitudes.

En un mot : Mark Zuckerberg, sur ton wall, je clique sur l’emoji "J’adore", vous savez le petit cœur rouge, pour t’envoyer mille bisous. Et pour te dire d’arreter de nous prendre pour des imbéciles. On sait qu’on est coincés, on le sait, donc tu te tais maintenant. Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr.    

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