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Résultats des législatives 2022 : le dernier discours de Jean-Luc Mélenchon ?

Même si avec plus de 130 députés la Nupes permet à la gauche d'obtenir un bon résultat lors de ces élections légilslatives, Jean-Luc Mélenchon manque son pari. Le leader de la France insoumlise ne sera pas Premier ministre. Et si sa prise de parole dimanche au soir des résultats était son dernier discours ?  

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Luc Melenchon, le chef de la coalition de gauche Nupes (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) prononce un discours après les premiers résultats du second tour des élections législatives à Paris, le 19 juin , 2022 (BERTRAND GUAY / AFP)

C'est une question qu'il est possible de se poser en écoutant Jean-Luc Mélenchon dimanche 19 juin au moment de commenter les résutats de la Nouvelle union populaire (Nupes) au soir du second tour des élections législatives. Depuis, il a pris la parole lundi pour suggérer la constitution d’un groupe unique Nupes à l’Assemblée nationale. Proposition accueillie froidement par ses alliés, mais qui prouve par hypothèse que, non, ce n’était pas son dernier discours. Était-ce, en revanche, son dernier "grand" discours ? 

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"Quand à moi je change de poste de combat, déclare dimanche Jean-Luc Mélenchon, mais mon engagement demeurera jusqu'à mon dernier souffle, dans les premiers de vos rangs si vous le voulez bien."  "Quant à moi, je change de poste" : Alors, de fait oui, puisqu’il n’est plus député. Mais est-ce que cela signifie qu’il abandonne également le leadership de son mouvement, La France insoumise, et de facto de l’alliance qu’il a contribué à rassembler, la Nouvelle union populaire ? C’est en tout cas ce que l’on pourrait penser. 

En même temps, Jean-Luc Mélenchon dit vouloir rester dans les "premiers rangs".  C’est une expression totalement cryptique. "Dans les premiers de vos rangs" : cela ne serait donc plus, pour filer la métaphore, en toute première ligne. Et en même temps, après avoir été 10 ans en direction, peut-on imaginer Jean-Luc Mélenchon continuer de prendre part activement à la vie de son mouvement, tout en renonçant à son leadership ? La suite de son discours nous donne une indication. "Mon message ce soir une fois de plus est un message de combat. Des opportunités incroyables vont se présenter devant vous et en particulier devant vous la jeune génération. Je veux vous dire que toutes les possibilités sont dans vos mains."

Une fin de discours en forme de testament politique

"Des opportunités vont se présenter devant vous la jeune génération" ; "toutes les possibilités sont dans vos mains." Cela semble bien être une passation du flambeau à la jeune génération. Une impression encore accentuée quand on écoute la deuxième prise de parole de Jean-Luc Mélenchon. Après son premier discours, il est sorti sur le parvis de l’Élysée Montmartre, où se tenait la soirée, pour s’adresser de manière plus informelle aux jeunes qui s’y étaient rassemblés. "Libérez-vous de la cupidité. Libérez-vous du mépris. Et si vous commencez à voir dans chaque visage humain. Non pas ce qui est différent d'avec vous mais ce qui est semblable, alors tout d'un coup vous deviendrez cet être inouï qui s'appelle être l'humanité et c'est à ça que ça sert d'être un insoumis ou une insoumise. Vous êtes beaux comme un matin qui se lève, j'ai confiance. À plus les petits !"

Une fin de discours en forme de testament politique, ces deux mots "j’ai confiance", et cette conclusion qui ressemble à un euphémisme : "à plus les petits". En apparence, cela sonne bien comme un dernier discours.  En apparence seulement. Souvenez-vous : au soir du premier tour de la présidentielle, Jean- Luc Mélenchon adressait déjà ce qui ressemblait à un dernier mot pour la jeune génération : "faites mieux". Résultat : dix jours plus tard, il appelait les Français à l’élire Premier ministre. On a connu des retraits plus définitifs, tout de même.

Une influence incontestée au sein de la France insoumise

Cette fois-ci, rebelote, 24 heures après avoir annoncé qu’il rentrait dans "les premiers rangs", Jean-Luc Mélenchon suscite une levée de boucliers dans son propre camp, en demandant la constitution d’un groupe unique à l’Assemblée. Et cela révèle, je crois, toute la complexité de la situation dans laquelle se trouve la gauche au lendemain de cette élection. Jean-Luc Mélenchon a initié la dynamique qui a permis ce résultat, mais il n’aurait pas été possible sans le rassemblement des autres forces. Il conserve une influence incontestée au sein de la France insoumise, mais doit composer avec les autres Partis. Il veut continuer à peser… tout n’étant plus député. Quant à la Nupes, elle est forte de son union… mais voit déjà ressurgir ses désaccords idéologiques.  

Bref : on a beaucoup insisté, depuis dimanche, sur la situation compliquée dans laquelle se trouve Emmanuel Macron. Mais ne soyons pas dupes. Malgré ses bons résultats, la gauche aussi va devoir affronter ses propres tensions. Et peut-être, se préparer à une délicate succession. 

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