: Infographies Législatives 2022 : sept graphiques pour analyser les résultats de la Nupes au second tour
Nombre d'élus par parti, répartition géographique, duels gagnés et perdus, impact de l'abstention... Franceinfo dresse le bilan de l'alliance de la gauche aux élections législatives.
Avec 133 députés élus, la Nupes ne parvient donc pas à décrocher la majorité à l'Assemblée nationale. Le ralliement des 20 autres élus de gauche, qui ne faisaient pas partie de l'accord de la Nupes, ne suffira pas non plus. Le sursaut de participation espéré par Jean-Luc Mélenchon et ses alliés ne s'est pas produit. Mais grâce à leur alliance, La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, le Parti socialiste et le Parti communiste français sont tout de même parvenus à plus que doubler leur nombre de députés par rapport à 2017.
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La gauche fait son come-back à l'Assemblée
C'est la principale conséquence de l'union de la gauche. Cinq ans après avoir été quasiment expulsée de l'Hémicycle, la gauche revient en nombre à l'Assemblée nationale. Ensemble, les "insoumis", les socialistes, les écologistes et les communistes décrochent 133 élus*. Soit 75 sièges de plus qu'en 2017.
La Nupes peut prétendre au titre de principale force d'opposition. Mais une fois replacés dans le temps long, ces résultats restent malgré tout en dessous des scores que la gauche réalisait au début des années 2000. Le nombre de sièges obtenus par dimanche soir est notamment inférieur à ceux que la gauche avait acquis en 2002 et en 2007, deux scrutins où elle n'était pourtant pas arrivée en tête.
La gauche sort plus souvent gagnante
En réalité, l'union de la gauche profite surtout de son pacte de non-agression. Un seul candidat de gauche a été officiellement investi par la Nupes dans 545 circonscriptions réparties en France métropolitaine et parmi les Français de l'étranger. L'outre-mer et la Corse ont fait exception, faute d'accord national passé avec les partis de ces territoires. Résultat, malgré un score national légèrement inférieur à 2017 au 1er tour, La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, le Parti socialiste et le Parti communiste français sont parvenus à qualifier 231 candidats de plus qu'il y a cinq ans au second tour. Et ils terminent avec plus de deux fois plus d'élus qu'en 2017.
La France insoumise renforce sa position
La France insoumise sort principale gagnante de cet accord, avec 72 députés. Le parti emmené par Jean-Luc Mélenchon conforte ainsi son statut de première force de gauche acquis à l'issue du premier tour de la présidentielle. Le Parti socialiste parvient à se maintenir avec un nombre d'élus quasi-équivalent à 2017. Les écologistes signent quant à eux leur retour dans l'Hémicycle.
Chacune de ces formations pourra former son propre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Les communistes ne sont en revanche pas parvenus à obtenir les 15 députés nécessaires pour la constitution d'un groupe. Fabien Roussel et ses camarades devront s'allier avec des élus issus d'autres listes que la leur s'ils souhaitent avoir leur propre groupe à l'Assemblée.
La gauche fait le plein en Ile-de-France
La répartition géographique des circonscriptions gagnées montre que la Nupes fait le plein en Ile-de-France, où 43 de ses candidats ont été élus. Plus globalement, l'alliance de gauche parvient à s'installer dans les grandes villes. Elle est en revanche quasiment absente dans le nord-est de l'Hexagone. Alors qu'ils étaient 50 sur la ligne de départ au premier tour, seulement 24 candidats de la Nupes sont parvenus à se qualifier au second tour dans les Hauts-de-France. Au final, la gauche ne compte que 8 députés dans cette région qui lui a longtemps été acquise.
La gauche ravit l'est parisien à la majorité
Les résultats des législatives dans la capitale sont le symbole de la bascule qui s'est opérée dans les grandes villes en faveur de la Nupes. En 2017, la quasi-intégralité des circonscriptions de Paris avaient été gagnées par La République en marche. Cinq ans plus tard, la capitale est divisée en deux : à l'ouest, les circonscriptions restent acquises à la majorité présidentielle et à la droite, mais l'est parisien passe à gauche, avec 9 députés de la Nupes, dont Sophia Chikirou, Sarah Legrain et Danièle Obono, toutes élues dès le premier tour.
La gauche s'incline dans la moitié de ses duels contre le Rassemblement national
L'analyse de 362 duels disputés par des candidats de la Nupes au second tour montre que l'alliance de gauche a perdu un peu plus d'un face-à-face sur deux contre le Rassemblement national. Dans certaines régions, la proportion de défaites contre le parti de Marine Le Pen est encore plus élevée. Dans les Hauts-de-France, par exemple, la Nupes a été battue dans 9 circonscriptions sur 13 contre le parti d'extrême droite. De même, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Nupes s'est inclinée dans 6 duels sur 8.
La gauche a échoué à remobiliser son électorat
La Nupes n'a pas réussi à mobiliser ceux qui n'avaient pas voté au premier tour. La participation a baissé dans près de 90% des circonscriptions métropolitaines où un candidat de l'alliance de gauche était encore en lice. Particulièrement pénalisée par l'abstention au premier tour, la Nupes avait multiplié les appels à la mobilisation. En vain. L'abstention a ainsi atteint 71% chez les 18-24 ans au second tour, soit deux points de plus qu'au premier tour, d'après les enquêtes sociologiques réalisées par Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et les chaînes parlementaires.
* Franceinfo a opéré différentes vérifications et a décidé d'intégrer dans les rangs de la Nupes deux candidats étiquetés divers gauche par le ministère de l’Intérieur. Contrairement aux chiffres du ministère, les projections en sièges de la Nupes comptabilisent donc, dans cet hémicycle, les députés Joël Aviragnet et Hervé Saulignac. Toutes nos explications se trouvent dans cet article.
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