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Envoyé spatial. Thomas Pesquet : "Une sortie extravéhiculaire, c'est 400 km de vide sous les pieds"

Thomas Pesquet est devenu vendredi le 4e Français à sortir dans l'espace pour une mission de maintenance sur les batteries solaires. Retour sur cet aventure extravéhiculaire.

Article rédigé par franceinfo, Julien Moch, Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Photo prise le 13 janvier 2017 depuis l'espace, publiée sur twitter le 14 janvier. (THOMAS PESQUET / @Thom_astro)

Envoyé spatial de franceinfo, Thomas Pesquet nous raconte depuis son départ de Terre le 20 novembre dernier, sa vie à bord de l'ISS. L'astronaute de 38 ans est devenu vendredi 13 janvier le 4e Français à sortir dans l'espace pour une mission de maintenance sur les batteries solaires. 

 Mission réussie !

"Are you guys ready to go out ?"... A 12h32 précise, la Nasa donnait le top départ de cette sortie orbitale, commentée en direct depuis Houston. Le Français sort du sas de la station spatiale. C'est sa première rencontre avec le vide cosmique en scaphandre pressurisé. "Concrètement, une sortie extravéhiculaire, c'est ça : 400 km de vide sous les pieds [...] C'est un sentiment inoubliable d'être son propre vaisseau spatial !" commente Thomas Pesquet sur twitter au lendemain de sa mission. Sur Terre, son instructeur, Hervé Stévenin n'a pas caché pas son admiration. 

Il est parfait. Les gestes sont minutieux, contrôlés, tout est fait dans les règles de l'art et on est très content

Hervé Stévenin, instructeur de Thomas Pesquet

à franceinfo

Le Français a aussi réalisé un véritable exploit sportif vendredi.  "Dès que vous devez fermer la main, vous vous battez contre une pression à l'intérieur des mains et donc pour ouvrir et fermer les crochets de sécurité c'est toujours une bataille permanente. Il y a quand même pas mal de dangers inhérents à une sortie dans l'espace, comme une micro-météorite qui peut faire un petit trou dans la combinaison. Il ya aussi le fait qu'on peut toujours avoir un problème médicale", rappelle Lionel Ferra du centre d'entrainement des astronautes européens. C'est la raison pour laquelle les astronautes sortent toujours par deux. Vendredi, Thomas Pesquet faisait équipe avec l'Américain Shane Kimbrough. 

L'Américain Shane Kimbrough et le Français Thomas Pesquet ont passé 5 heures et 58 minutes à l'extérieur de l'ISS vendredi 13 janvier 2017 afin de changer une partie d'une batterie. (NASA / REUTERS)

Des missions qui ont évolué dans le temps

Le premier à avoir sauter le pas était le Russe Alexeï Leonov, en 1965. Un demi-siècle plus tard, environ la moitié de ces sorties orbitales ont été consacrées à la station spatiale internationale. "Pendant dix ans, on l'a construite, donc on sortait pour rassembler des modules, déplacer des modules, changer la configuration", nous rappelait Thomas Pesquet juste avant son grand saut dans l'espace. 

Aujourd'hui on n'a plus besoin de faire ça donc il y a beaucoup moins de sorties. Maintenant, c'est pour faire de la maintenance"

Thomas Pesquet

à franceinfo

Cette fois, il a fallu sortir les outils pour changer les batteries de l'ISS, tout près des panneaux solaires. "La station marche à l'énergie solaire. Quand on est dans la partie ensoleillée de notre trajectoire orbitale, on emmagasine de l'énergie. Et puis quand on passe dans la partie à l'ombre, derrière la Terre, à l'opposé du soleil, on utilise de l'énergie stockée  dans les batteries pour continuer à alimenter tous les systèmes (de la station) de manière stable", expliquait l'astronaute. Les batteries usagées seront déposées dans un cargo japonais amarré à l'ISS. Il sera détaché d'ici la fin du mois pour aller se désintégrer au-dessus du Pacifique.

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